Le Ferlo au centre de consultations interrégionales
Le territoire national regorge de zones caractérisées humides comme les Niayes ou le Lac de Guiers, et qu’il faut reconsidérer pour une meilleure gestion en vue de contribuer efficacement à «l’approche méthodique de territorialisation des politiques publiques». C’est dans cet esprit que la Direction des parcs nationaux a initiée des consultations zonales. Les régions de Louga, Diourbel et le département de Ranérou (Matam), qui représentent la zone éco-géographique du ferlo, ont inauguré la série.
«L’agriculture est souvent plombée à cause de la pauvreté des terres. Se réunir pour travailler sur la caractérisation de ces terres-là, c’est vraiment salutaire», a estimé Ousmane Niang, adjoint au gouverneur de Louga chargé du développement. Il s’agit là de la seconde étape d’un processus. Selon le Commandant Abdou Salam Kane, chef de la «Division zones humides» de la direction de l’Environnement, une première phase avait été bouclée, relative à la validation d’études thématiques par le comité national. Ces études ont concerné le cadre juridique institutionnel, le foncier, les biocarburants, la sécurité alimentaire, l’assainissement, l’eau, l’urbanisation, l’économie verte et les changements climatiques.
A l’heure Ramsar
Louga a été la première région à abriter des consultations zonales ayant aussi concerné celle de Diourbel et le département de Ranérou Ferlo qui fait partie de Matam. Il s’agit de la zone éco-géographique du Ferlo. Trois résultats sont attendus de ce processus : élaborer un plan d’action quinquennal, approfondir les éléments de caractérisation des zones humides (leurs vocations, utilisations, contraintes et solutions proposées par les acteurs), entamer le processus de mise en œuvre du comité zonal Ramsar (nom de la ville iranienne ayant abrité la session qui a permis de signer l’accord de la convention cadre concernant spécifiquement la gestion des zones humides). Des membres de ce comité seront chargés de suivre et de restituer à la base le processus en rapport avec le niveau national.
«Quand un pays adhère à la convention Ramsar, il doit forcément inscrire un site dans la liste des zones humides d’importance. Au niveau du Sénégal, nous avons quatre sites : le parc national des oiseaux de Dioudj, la réserve avifaune de Ndiaèl, la réserve spéciale de faune de Gueumbeul, et le parc national du Delta du Saloum», a fait savoir le Commandant Kane.
L’utilisation durable, quel que soit le secteur productif, est le deuxième pilier de la convention. La coopération sous-régionale et internationale en constitue le troisième.
Actions phare
Pour la région de Diourbel, c’est la zone humide de la vallée du Car qui a été particulièrement identifiée. Ici, il s’agira de «reprofiler» la vallée pour une meilleure utilisation des mares asséchées et temporaires en vue de disposer de plus d’eau. Des activités de renforcement des capacités et de microcrédit sont aussi identifiées pour conforter tout cela. Pour Louga, il a été surtout question de la zone du Lac de Guiers. «Celle-ci n’est pas seulement pour l’approvisionnement en eau de Dakar. Elle doit aussi contribuer à améliorer l’alimentation du bétail dans cette zone sylvo-pastorale.
Ici, «il s’agit de restaurer la qualité de l’eau à travers des aménagements et actions de reboisement, de fixer les berges et de diminuer l’envasement», a expliqué Pape Mawade Wade, coordonnateur de programmes à l’ONG Wetlands International.