La mairie saccagée, l'agence Senelec caillassée
Au moment où la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et la section sénégalaise d’Amnesty international exige «l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire» sur les circonstances de la mort de Ibrahima Samb dans une opération de sécurisation de la Police de Mbacké, les proches de la victime ont utilisé la voie de la justice privée. Des apprentis-chauffeurs ont manifesté hier, à Mbacké, pour réclamer la lumière sur la mort de leur collègue tué dans la nuit du vendredi au samedi dernier. Une manifestation loin d’être pacifique du fait que les participants ont bloqué la circulation pendant plusieurs heures. Ils ont aussi pris d’assaut le commissariat de Mbacké non sans déverser leur bile sur la mairie et l’agence Senelec de la localité. Bilan, la mairie rénovée récemment à coup de 22 millions de francs Cfa a été saccagée de même que l’agence Senelec caillassée par des manifestants furieux.
Par elle seule, la police de Mbacké n’a pas pu venir à bout des manifestants. C’est grâce au concours de la Police de Touba que la manifestation a été dispersée. Mais pour les jeunes apprentis-chauffeurs, ce n’est que partie remise si la mort de leur collègue devait rester impunie. Au cas échéant, ils menacent de mettre à sac la ville tant que ‘’toute la lumière ne sera pas faite’’.
Apprenti chauffeur de son état, Ibrahima Samb habitait au quartier Boussobé. Il a été interpellé par des éléments de la brigade de recherche du département vers 23 heures dans la nuit du vendredi 18 octobre au samedi 19. C’était au cours d’une opération de sécurisation de routine. La victime était alors avec ses amis et collègues à «Four bu bees», un lieu de rencontre des jeunes de Mbacké. Les proches du défunt accusent la police d’avoir laissé ce dernier mourir dans la malle arrière d‘un véhicule. Ce que réfute le commissaire central de la ville qui a assuré sur une chaîne radio que le jeune homme a rendu l’âme dans un centre hospitalier suite à un malaise. L’autopsie déterminera la cause de la mort. Mais ce qui est clair, c’est que Ibrahima Samb est décédé pendant sa détention.