Les agents irréguliers coûtent à l’État plus de 2 milliards par an
Le gouvernement pourra peut-être faire des économies substantielles à l’issue de l’audit physique et biométrique de la Fonction publique. Selon le DG de l’ADIE, les agents irréguliers coûtent à l’État près de 3 milliards par an, tandis que ceux qui doivent justifier leur situation concentrent une masse salariale de plus de 45 milliards FCFA. Ce qui fait un total de plus de 48 milliards de FCFA.
L’audit physique et biométrique de la Fonction publique a permis au gouvernement de compter 121.754 agents en règle dans la Fonction publique. A côté de ces agents en règle, 1017 agents en situation irrégulière sont logés dans le ‘’panier rouge’’ et 12221 autres agents dans le ‘’panier jaune’’, c'est-à-dire, qui doivent justifier leur situation. Selon le Directeur général de l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE), Khassoum Wane, ‘’à ce jour, les 1017 agents du panier rouge dont les suspensions de salaires ont été proposées, leur masse financière correspond à 2,797 milliards FCFA par année’’.
Concernant les agents du panier jaune, ‘’leur masse salariale a été évaluée à 45,090 milliards par année’’. ‘’Au total, le panier jaune et le panier rouge font un total de 48,087 milliards FCFA. Les chiffres ne sont pas encore définitifs, c’est pourquoi on ne peut pas affirmer aujourd’hui que c’est cette masse que l’État va économiser à la suite de l’audit. Parmi les gens qui sont dans le panier jaune, il y a peut-être certains qui vont se retrouver, après, dans le panier régulier, le panier vert. A la fin de l’audit, on dira clairement qu’est-ce que l’audit a fait économiser à notre pays’’, explique-t-il.
Pour tirer au clair cette situation indue dans la Fonction publique sénégalaise, le gouvernement a mis en place une commission de traitement des contentieux. Ainsi, le directeur de la Fonction publique, Nourou Demba Diallo, a tenu, ce samedi, une conférence de presse en marge de l’atelier de formation des membres des commissions spéciales chargées de recevoir les pièces justificatives des agents de l’État Pour le directeur de la Fonction publique, les 121.754 agents de la Fonction publique en règle vont continuer à percevoir leur salaire à la banque.
Pour les 1017 agents en situation irrégulière, leurs salaires sont suspendus à compter de ce mois de décembre. Et les 12.221 agents dans le panier jaune vont percevoir leur salaire par billettage à partir de ce mois de décembre. ‘’Lorsque un agent qui avait l’habitude de voir son salaire à la banque constate que son salaire n’est pas viré par le Trésor, il doit se dire qu’il est dans le panier jaune, c'est-à-dire qu’il est en billettage’’, explique-t-il. Pour ces agents, le gouvernement a mis en place 7 commissions chargées de traiter leurs dossiers.
7 commissions pour traiter les contentieux
En outre, selon M. Diallo, ‘’tous les agents de l’État qui sont en exercice dans les régions, quel que soit leur ministère, doivent se présenter au site du technopôle où nous avons installé 2 commissions’’. Pour les agents en service au niveau central, ajoute-t-il, ‘’ceux qui sont du ministère de la Santé iront au ministère de la Santé, où deux commissions leurs attendent.
Ceux qui sont du ministère de l’Éducation nationale ou de la Formation professionnelle, iront au ministère de l’Éducation nationale où 2 commissions les attendent. Les fonctionnaires en service dans les services centraux des ministères, qui ne relèvent ni de la Santé, ni de l’Éducation, eux aussi doivent se rendre au technopôle’’. ‘’Au total, 7 commissions spéciales sont mises en place par arrêté du ministre et vont recevoir les agents de l’État qui doivent produire des justificatifs’’, informe-t-il.
Justificatifs
Pour ces justificatifs les agents de l’État qui sont en service dans les régions doivent, selon le DG de la Fonction publique, se faire certifier par leur chef de service direct et cette certification est validée par le sous-préfet, le préfet ou le gouverneur. Après la certification, ces agents doivent aussi se munir d’une pièce nationale d’identité et d’un bulletin de salaire de moins de 6 mois qu’ils vont présenter devant la commission qui les attend au site du technopôle.
Par ailleurs, pour les autres agents qui sont en service dans les services centraux, ils doivent se faire certifier par le chef de service direct, et ensuite cette certification est approuvée par le DAGE ou le DRH en plus de la pièce nationale d’identité et du bulletin de salaire de moins de 6 mois. Le travail des commissions se déroule en deux phases : une première phase du 30 décembre jusqu’au 10 janvier et une deuxième phase qui commence du 30 janvier jusqu’au 10 février. Pendant tout ce temps, les commissions travaillent de 8h à 17h.
ALIOU NGAMBY NDIAYE