Ouattara : "Personne ne sera protégé"
Avant de quitter la Côte d’Ivoire où elle a commémoré le huitième anniversaire de la disparition de son époux, Osange Silou-Kieffer et Ambroise Pierre de Reporters sans frontières (RSF), ont été reçus en audience par le président de la République, Alassane Ouattara, le mardi 17 avril 2012.
A cette occasion, Osange Silou-Kieffer, l’épouse du journaliste Franco-canadien Guy André Kieffer, a fait part de ses inquiétudes dans l’avancement de l’enquête sur la disparition de son époux au chef de l’Etat ivoirien. Alassane Ouattara qui recevait la délégation venue de Paris, a réaffirmé son engagement à œuvrer pour que la lumière soit faite sur ce dossier. « Je peux vous assurer que personne ne sera protégé », a affirmé le président Alassane Ouattara, selon un communiqué de RSF. La famille du journaliste et Reporters sans frontières qui notent l'absence d'obstacles opposés au travail du juge d'instruction Patrick Ramël, lorsque celui-ci se rend en Côte d'Ivoire, demandent davantage et plaident pour une réelle coopération entre les justices des deux pays. Ils demandent surtout que la partie ivoirienne engage des moyens et conduise ses propres enquêtes, de manière à ce que le dossier puisse continuer d'avancer même entre les séjours sur place du juge français.
Dans cette perspective, Osange Siloi-Kieffer et Reporters sans frontières, ont appelé les autorités ivoiriennes « à mettre en place une commission d'enquête spéciale ou une cellule commune d'instruction avec le juge d'instruction français, réactiver le comité de suivi qui avait été mis en place en 2004 entre les ambassades de France, du Canada et le ministère de la Justice et à faire en sorte que les personnes citées dans le dossier soient interrogées à nouveau, dans les meilleures conditions possibles, jusqu'à la révélation de la vérité ». Les autorités ivoiriennes se sont montrées favorables à ces propositions. Des instructions ont été données pour que la ministre déléguée à la Justice, Matto Loma Cissé, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats Me Joachim Bilé-Aka, par ailleurs avocat des parties civiles, de même que le juge Patrick Ramël, travaillent ensemble afin de boucler cette affaire qui dure depuis huit (8) ans. Au cours de son séjour à Abidjan, Osange Silou-Kieffer s’est rendu sur le parking du supermarché où Guy-André Kieffer a disparu, le 16 avril 2004, dans des circonstances non encore élucidées.