L’Espagne génère autant d’électricité que 48 pays africains réunis
Le continent africain souffre d’un problème d'infrastructures. Les infrastructures, dans le continent, sont dans un mauvais état, pour ne pas dire ‘’catastrophiques’’. Après ce diagnostic fait par différents experts, l’heure est maintenant à la réalisation d’infrastructures innovantes, à travers le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
‘’L’état des infrastructures en Afrique est catastrophique’’. Le constat est amer. Mais, il résume sans aucun doute la réalité des infrastructures dans notre continent. Concernant le sous-secteur de l’électricité, le problème se résume à une ‘’insuffisance de production’’ et à une ‘’mauvaise technique de production’’. Selon le Dr Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la commission économique des Nations unies, qui a fait cette remarque, l’Espagne et ses 45 millions d’habitants, génère autant d’électricité que 48 pays africains réunis.
Même constat avec les autres secteurs, notamment les infrastructures routières, dans l'hydraulique où le continent africain affiche un déficit énorme. Selon l’expert des Nations unies, le transport routier est dans un ‘’état piteux’’. Notre réseau routier, dit-il, ‘’est 4 fois moins important que ce qui existe dans le monde’’.
Et un ‘’Africain a, en moyenne, accès à deux fois moins de kilomètres de route que le reste de la planète’’. Autre problème : ‘’Seuls 38% des Africains ont accès à l’électricité, alors que la proportion est de 68% pour la totalité des pays en développement’’. D'où la pertinence du sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique. Il est attendu pour constituer une réponse aux défis que représente le déficit d’infrastructures.
Le sommet a été ouvert samedi par le Premier ministre. Selon qui la ‘’création d’infrastructures constitue un déterminant essentiel à la croissance économique’’. Une étude de la Banque Mondiale montre le mauvais état des infrastructures fait que l’Afrique perd chaque année 2% de sa croissance économique. En plus, sa productivité est réduite de plus de 40%.
Pour dire que l’infrastructure a un rôle central à jouer dans la transformation structurelle du continent. La résorption de ce déficit nécessite que des dépenses soutenues en capital soient effectuées, sur plus d’une décennie, à concurrence du double des sommes actuellement dépensées qui tournent autour de 45 milliards de dollars US, a indiqué, le Premier ministre, Aminata Touré.
51 projets dont 16 prioritaires pour le PIDA
Par ailleurs, les chefs d’État et de gouvernement du NEPAD comptent apporter une réponse régionale au manque d’infrastructures, à travers le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Le PIDA compte au total 51 projets dont 16 projets ont été identifiés comme étant prioritaires.
Parmi ces projets, il y a notamment la liaison ferroviaire Dakar – Bamako - Ndjamena, le barrage hydroélectrique de Sambagalou, le corridor Abidjan-Lagos. Le montant total du financement est de 68 milliards de dollars, pour la période 2012-2020. Le financement de ce programme permettra, selon Carlos Lopes, de combler le déficit d’infrastructures et d’augmenter de 2% le taux de croissance par habitant.
ALIOU NGAMBY NDIAYE