Publié le 26 Sep 2014 - 18:06
DEMANDE DE REPORT DU PROCES DE KARIM WADE

La Cour dit niet et entame l’audition des témoins

 

Le procès de Karim Wade se poursuivra sans Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rejeté la demande de renvoi formulée par la défense. Laquelle a vu sa nouvelle demande formulée hier même rejetée.

 

Avec ou sans Ibrahim Khalil Bourgi dit Bibo, le procès de Karim Wade, ouvert le 31 juillet dernier, va se poursuivre. Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et ses assesseurs en ont décidé ainsi. Ils ont rejeté la demande de renvoi formulée par les conseils de Karim Wade et de ses co-prévenus. Mercredi la défense avait demandé que le procès soit renvoyé, pour permettre à Bibo Bourgi, dont la présence est jugée ‘’incontournable’’ de se soigner pour pouvoir comparaître et être confronté à ses coïnculpés.

La demande a été rejetée hier par la Cour qui a ensuite annoncé le début de l’audition des témoins. Mais, la défense n’a pas voulu l’entendre de cette oreille. Elle a alors introduit une nouvelle demande de renvoi par Me Jessica Finel. L’avocate a évoqué les dispositions de l’article 429 du Code de procédure pénale qui stipule que le tribunal procède à l’audition des témoins, après l’interrogatoire d’audience des prévenus. Or en l’espèce, a souligné Me Demba Ciré Bathily, ‘’tous les prévenus n’ont pas été entendus, ni confondus’’. Ce qui l’a amené à dire que ‘’la Cour ne peut pas passer outre l’article 429, car c’est comme si elle entendait violer délibérément le droit, le droit des prévenus’’.

Par conséquent, Me Bathily a laissé entendre que ‘’toutes les conditions de poursuite de ce procès ne sont pas réunis’’. Son collègue Me Ciré Clédor Ly a ajouté que l’agent judiciaire de l’Etat doit être entendu pour dire ses prétentions. Me Souleymane Ndéné Ndiaye dira : ‘’rien ne presse’’, d’autant que Bibo n’a pas été entendu. A ce propos, Me El Hadj Amadou Sall a indiqué qu’ils ne considèrent pas le déplacement de la CREI à la clinique au chevet de Bibo comme un interrogatoire. ‘’Aucune question relative à l’affaire ne lui a pas été posée’’, a dit l’avocat. ‘’Les questions concernaient son état de santé’’, a appuyé Me Seydou Diagne.

Malgré les arguments développés par la défense, le procureur spécial Alioune Ndao a requis le rejet de la demande. A son avis, l’article 429 s’applique dans un cas normal mais ici, a-t-il poursuivi, ‘’il s’agit d’un prévenu qui ne comparaît pas, interné à la clinique’’. La Cour l’a suivi en ordonnant la poursuite du procès. 

FATOU SY

 

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