CNP et CNES unissent leurs forces
La réunification tant attendue entre le Conseil national du patronat (CNP) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) s'est matérialisée hier. À l'occasion de la signature du protocole, le président du CNES, Adama Lam, a souligné que le Sénégal ne peut pas continuer à fonctionner sur des modèles économiques totalement importés et inadaptés à nos ressources et à notre mode de vie.
Le Conseil national du patronat (CNP) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) ont décidé d’unir leurs forces pour mieux répondre aux attentes des nouvelles autorités, mais aussi pour jouer pleinement leur rôle de création d'emplois. Hier, lors de la signature du protocole portant la réunification patronale CNP-CNES, le président Adama Lam a déclaré que le Sénégal ne peut pas continuer à fonctionner sur des modèles économiques totalement importés et inadaptés à nos ressources et à notre mode de vie. "Nous voulons que l'entrepreneur sénégalais ou le Sénégalais lambda soit un citoyen à l'aise dans son propre pays. Nous voulons que les leviers de commande, qui constituent une part importante de l'économie, soient entre les mains des Sénégalais qui entreprennent", a-t-il plaidé, avant de souligner que cela interpelle le nouveau régime ainsi que les hommes d'affaires.
"Nous, hommes d'affaires, devons apprendre de nos erreurs du passé pour essayer de ne pas répéter les mêmes. Nous devons apprendre à nous écouter, à nous entendre et à nous unifier, et c'est ce que nous voulons donner", a insisté Adama Lam.
Selon lui, ils doivent également comprendre que l’atomisation de leurs structures ne peut pas être une voie pérenne capable d'atteindre un monde globalisé. "Nous devons apprendre à dialoguer avec nos autorités pour que le tout politique soit bien atténué, afin que l'économie prenne sa place fondamentale dans le développement de nos pays", a-t-il ajouté.
D'après le président du CNES, c'est le pouvoir politique qui oriente l'action économique, mais ce sont leurs actions économiques qui peuvent déclencher d'autres actions sociales. Dans la même veine, Adama Lam a déclaré qu'ils feront de la question de l’entrepreneuriat des jeunes leur cheval de bataille. Mais, précise-t-il, il ne faut pas limiter l’entrepreneuriat aux problèmes des jeunes, car c'est une notion globale où chaque personne peut participer. En outre, il a indiqué qu'ils ont mis en place un comité capable d'analyser ce qui leur est proposé et de déterminer la meilleure formule pour une adhésion totale de tous les entrepreneurs du Sénégal.
Pour sa part, le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne, a souligné qu'ils vont renforcer davantage leurs forces, non seulement pour augmenter leurs capacités de production, de représentation et de défense de leurs intérêts, mais surtout dans un souci de construction. Il est vrai que le CNP et le CNES réunis constituent presque la totalité du secteur formel. "Nos organisations sont si similaires, nous avons pour objectif d'aider le secteur informel à mieux s'organiser. Nous sommes très confiants de mener à bien ce que nous sommes en train d'engager pour l'intérêt de l'entreprise sénégalaise et du Sénégal", a-t-il déclaré. Cette réunification des deux organisations est un moment optimal pour que les entreprises puissent parler d'une seule voix.
FATIMA ZAHRA DIALLO