Le socialisme, la panacée pour une Afrique émergente ?
Le socialisme pourrait donner de meilleures chances aux pays africains d’entrer dans l’ère de l’émergence. C’est ce qui ressort de l’exposé du Dr Bernard Founou, invité samedi du forum ‘’Les samedis de l’économie’’ tenu à la fondation Rosa Luxembourg.
Le système capitaliste est-il à bout de souffle ? Faut-t-il se tourner vers une nouvelle façon de penser le monde, en Afrique ? Serait-ce avec le socialisme de nouveau? Si c’était le cas, alors quelles sont les conditions politiques et sociales qui rendent possible le renouveau de l’idée socialiste en Afrique ? Quels obstacles faut-il surmonter ? Quelles leçons du passé peuvent-elles être utiles aujourd’hui dans la lutte pour le socialisme ? Ces questions ont germé le week-end dernier, après l’exposé du Dr. Bernard Founou, Directeur de recherche au Forum du Tiers Monde (FTM) dirigé par Samir Amin.
En effet, au cours de la traditionnelle rencontre mensuelle ‘’Les samedis de l’économie’’, l’économiste politique a expliqué ‘’en quoi la perspective socialiste est-elle nécessaire à l’émergence en Afrique’’, thème de ce forum. Le professeur a d’abord précisé que l’émergence peut être aussi bien socialiste que capitaliste.
L’émergence étant le fait qu’une société maîtrise tous les facteurs qui peuvent la mettre en danger, que ce soit à partir des facteurs internes ou extérieurs. ‘’Cela demande donc d’avoir à la fois une idée de la souveraineté nationale, une idée de la sécurité sociale pour l’ensemble de la population et aussi une idée de la sécurité nationale au sens de protection vis-à-vis de dangers provenant de l’extérieur’’, a expliqué Dr Founou. Dangers militaires ou phénomènes naturels.
Pour l’un des plus proches collaborateurs de Samir Amin, une nation émergée est celle qui est en mesure de faire face à ces situations. Et à l’en croire, en ce qui concerne l’Afrique et le visage qu’elle présente de nos jours, c’est l’idée de solidarité qui doit être instaurée, afin d’accompagner nos Etats vers cette émergence. Une idée, qui est renfermée dans les composantes socialistes qui insistent ‘’beaucoup sur l’idée de solidarité nationale’’ entre les groupes qui sont considérés comme privilégiés et les autres qui le sont moins.
‘’En ce qui concerne l’Afrique, le niveau de fragilité des Etats est si élevé qu’il est très important qu’il y ait des composantes dans les constructions nationales qui transcendent ce qui apparait comme des clivages verticaux’’, a-t-il indiqué. Des composantes qui transcendent les religions, les diversités ethniques ‘’pour faire en sorte qu’une identité se construise et soit véritablement une identité nationale’’. Bernard Founou soutient que le socialisme ne veut pas avoir des nations à plusieurs vitesses, quand on regarde le niveau de vie des populations.
ANTOINE DE PADOU