Publié le 18 Nov 2014 - 18:36
INSECURITE A KOLDA

Des bandits armés dépouillent les habitants de Saré Sadio

 

D’importantes sommes d’argent et des objets de valeur ont été emportés, ce samedi, lors d’une attaque à main armée à Saré Sadio. L’un des bandits a été arrêté.

 

Le village de Saré Sadio, situé dans la nouvelle commune de Wassadou, frontalière avec la République de la Guinée Bissau, a reçu samedi dernier, aux environs de 21 heures, la visite de nombreux brigands. Au nombre de dix (10) et s’exprimant en plusieurs langues dont le créole et le pulaar, ils ont fait irruption dans le paisible village, armés de kalachnikovs et de pistolets automatiques. Profitant de la panique, ils ont dévalisé plusieurs boutiques.

Amadou Baldé, un notable du village, raconte : « ces bandits ont tout emporté sur leur passage. Des vélos, des motos, des armoires…. ». Revenant sur leur mésaventure, il ajoute : « personne n’osait soulever la tête, ni crier. Sinon, ils t’auraient tué sans pitié. Nous avons crié et supplié l’Etat de nous ramener le cantonnement militaire, mais rien ». « Notre appel est tombé dans l’oreille d’un sourd. Et voilà aujourd’hui la situation dans laquelle nous vivons. Nous pouvons dire haut et fort que l’Etat ne protège pas ses populations. Il est là lancé dans la traque des biens mal acquis, afin de bénéficier de ses retombées, au moment où certaines populations vivent tous les jours la peur au ventre ».

Mamadou Kandé, un boutiquier du village, raconte également sa mésaventure. Les cambrioleurs ont fait irruption dans sa boutique, lui barrant toute retraite. «Ils ont tout emporté. Ils ont pointé une arme sur ma tête, en me disant : si tu cries, tu es mort », se désole-t-il. Comme son aîné Amadou Baldé, il estime « qu’il n’y a pas de sécurité dans la zone. Vraiment nous vivons dans la peur. Pas de policiers, ni de gendarmes. Le camp militaire qui était à Wassadou a été enlevé des lieux par l’Etat, laissant les populations à la merci des bandits qui dictent leurs lois, sans être inquiétés ».

Il n’y a certes pas eu de blessé, lors de l’attaque, mais selon certaines victimes, d’importantes sommes d’argent et des objets de valeur ont été emportés. Ces hors-la-loi ont, selon des témoins, interpellé plusieurs villageois dont les plus nantis et procédé à des fouilles minutieuses. Ce qui leur a permis de battre en retraite avec un joli pactole. Ainsi, pour protéger leur fuite, les malfaiteurs ont tiré plusieurs coups de feu en l’air pour dissuader les habitants qui étaient à leurs trousses.

Sur ces entrefaites, ayant remarqué que les minutions de l’un des assaillants étaient finies, un boutiquier s’était agrippé à lui de toutes ses forces et a ameuté les autres. Le brigand du nom de Hamady Diallo a été remis aux forces de sécurité qui ont constaté les dégâts. Le lendemain de l’attaque, le commandant de la brigade de gendarmerie de Diaobé, le sous-préfet de Pakour et  le chef de police de Pirada en République de Guinée Bissau se sont rencontrés au village de Nianao où le bandit a été mis aux arrêts par les hommes en bleu.

Il ressort de son interrogatoire qu’il a participé à plusieurs attaques dont celle de la station de Kolda et le braquage du sous-préfet de Pakour. Il a indiqué que « son recruteur s’appelle Arfang Baldé, un ancien commando de l’armée Bissau Guinéenne ». Après ces révélations, les pandores sénégalais ont exhorté la police de la Guinée Bissau à poursuivre l’enquête, afin de mettre la main sur le cerveau de la bande.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

 

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