Publié le 3 Dec 2014 - 14:48
GARDES DES SCEAUX ET PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES ETATS PARTIS DE LA CPI

 «Les deux fonctions ne sont pas incompatibles», selon Me Sidiki Kaba

 

En marge de la conférence de presse du Procureur adjoint de la Cour pénale internationale (CPI), le ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, s’est prononcé sur sa future fonction au niveau de cette justice internationale.

 

Dans sa livraison d’hier, EnQuête barrait à sa Une : ‘’L’équation Sidiki’’, pour souligner l’impossibilité, selon certains, de cumuler les charges de ministre de la Justice et de président des Etats parties de cette institution et les risques de départ de Me Sidiki Kaba de la tête du ministère.  Mais selon l’intéressé, il peut bel et bien occuper les deux postes et qu’il restera ministre de la Justice.  «Il n’y a aucune incompatibilité entre les fonctions de ministre et celle de président de l’Assemblée des Etats partis », a-t-il dit hier, lors du point de presse du procureur adjoint de la Cour pénale internationale. Toujours d’après ses arguments, la présidence est une fonction non permanente. En outre, il a rappelé que des prédécesseurs ont occupé cette fonction en étant ministre. Le Garde des Sceaux a également avancé comme argument, le fait qu’il y aura deux vice-présidents à la Haye.

« Ma mission, c’est de rendre le travail de la CPI inutile »

Ensuite, Me Sidiki Kaba qui sera installé officiellement lundi prochain, à la tête de la présidence de l’Assemblée générale des Etats partis de la Cour pénale internationale (CPI), a défini sa future nouvelle fonction. « Ma mission, a-t-il déclaré, c’est de rendre le travail de la CPI inutile ». Le Garde des Sceaux a expliqué que sa mission est le renforcement de la justice nationale par le canal de la justice internationale. Parce qu’à terme, a-t-il poursuivi, « si les justices nationales marchent, la justice internationale n’aura pas sans raison d’être ».

« La CPI ne doit plus exister, si tous les Etats au monde jugent chez eux avec des juges compétents, un système judiciaire fiable et des acteurs de la justice compétents », a insisté Me Sidiki Kaba. Il a rappelé que la CPI n’a pas vocation à juger tous les criminels du monde, mais ce travail revient à toutes les justices nationales, car les Etats n’ont pas renoncé à leur souveraineté, en ratifiant le Traité de Rome. Selon ses explications, ce qu’il convient de faire, c’est de renforcer les justices nationales et notamment celle du Sénégal. D’après le Gardes des Sceaux, ceci passe, entre autres, par la formation des magistrats, les réformes, notamment du Code pénal et Code de procédure pénal pour que notre justice soit beaucoup plus au fait des nouvelles criminalités, comme la cybercriminalité, le terrorisme.

Au-delà du Sénégal, le ministre a laissé entendre qu’il s’efforcerait « partout où il y a crise, d’ôter la violence entre les mains de ce qui sont prêts à la commettre pour leur remettre le droit et la justice ». 

FATOU SY

 

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