A l'initiative de l'Association des anciens du Samourai club de Me Jacques Sow (ANSAM), amoureux et adeptes des arts martiaux se sont retrouvés dans une ambiance de carnaval, inspirée par l’approche des fêtes de Noël, la magie des jeux de lumière opérant à fond sur les gradins de ce stadium qui a refusé du monde pour la circonstance.

Plusieurs disciplines étaient représentées, mais la surprise de la soirée résidait dans la prestation de Maitre Guo Xiao Feng, professeur à l'Institut Confucius de l'Université Cheikh Anta Diop, auteur d’une belle démonstration de tai-chi, une discipline qui n'était jusque-là connu qu’à travers les films chinois.

Maitre Feng, seul au milieu du tatami, dégageait l'image d'un homme en symbiose avec la nature, au rythme du balancement de ses mains qui s'entrecroisaient ensuite, en parfaite concordance avec le mouvement de son corps accompagné par le déplacement des pieds.

L'assistance était éblouie par l'harmonie de mouvements ponctués par des sonorités chinoises, suffisant pour plonger Marius Ndiaye dans un silence si profond qu’il se transformait en un moment de forte spiritualité. L'équipe de judo dirigée par Maitre Cheikh Tidiane Fall est ensuite entrée en scène, ouvrant le bal des prestations à partir d’un tableau qui renvoyait toute la spiritualité de cet art.

Il reste que le public en haleine laissait échapper malgré tout quelques frissons, au moment où les judokas étaient appelés à faire des sauts à travers des cercles de feu, une épreuve de souplesse parfaitement maîtrisée malgré les appréhensions.

Avec les démonstrations d'aïkido, le spectacle tournait essentiellement autour des techniques de "self défense" et de démonstrations de groupe qui font rejaillir l'harmonie, la discipline et l'ordre de cet art, les mélodies chinoises continuant d'entretenir l'inspiration et la dimension spirituelle des mouvements des athlètes.

A l'œuvre après cela, un groupe d'adeptes du Hapkido, des enfants qui ont émerveillé le stadium Marius, sous la houlette de Maitre Alioune Seck Ndiaye, avec des sauts d’obstacles - longueur et hauteur- impossibles à réaliser pour de nombreux adultes.

Le mini karaté n'était pas en reste, qui a également fait forte impression, avec des femmes, enfants et adultes à l’origine des combinaisons complexes exécutées avec maîtrise et sous des applaudissements nourris.

Mais le tableau qui semblait avoir le plus conquis était celui de Maître Mamadou Ndiaye dont la prestation réunissait 16 disciplines dans un scénario visant à démontrer que les arts martiaux s’imposaient au quotidien des gens.

Cette prestation, réalisée avec ses athlètes, comportait des scènes émouvantes renvoyant à un handicapé, un vieillard, une vieille dame, une femme au foyer, un marchand et un cireur dans une situation où leur capacité à se défendre va déterminer leur survie.

L'assistance a accueilli avec beaucoup de sensation ces impressionnants schémas défilés par un tableau de synthèse, comme la démonstration de ce que les arts martiaux peuvent contribuer à la pacification et à l’instauration d’un monde plus sûr.

D'autres disciplines telles que le viet vo dao, le kung fu et de l'imnakado ont à tour de rôle présenté des tableaux intéressants, mettant en scène le maniement des sabres et d’autres armes spécifiques de leur art.

Le spectacle a pris fin avec la prestation proposée par Maitre Bouna Ndao et ses disciples qui ont fait preuve d’une bonne maitrise de l’auto-défense.

Les tableaux proposés par les différentes disciplines étaient "de haute facture", a témoigné Samba Issa Bousso, président de la Ligue de karaté de Dakar, à la fin de la soirée. De son côté, Mamadou Dia, parrain de cette "grande nuit des arts martiaux", a évoqué des tableaux "excellents, d'une pleine harmonie".

APS