Publié le 3 Jan 2015 - 00:34
PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ OU DELEGATION DE SERVICE PUBLIC ?

Le PM et le DG de l’ARMP pas sur la même longueur d’onde

 

Le Directeur général de l’ARMP conseille au gouvernement d’encourager les délégations de services publics (DSP) qui offrent plus d’opportunités à nos Etats qui ne disposent pas suffisamment de ressources financières. Un avis non partagé par le Chef du gouvernement Mahammad Dionne qui pense que le problème n’est pas dans les concepts, mais plutôt dans ce qu’on y met.

 

Délégation de service public ou partenariat public-privé ? Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne et le Directeur général de l’ARMP y vont, chacun de son choix. Si le dernier cité reste persuadé qu’il faut encourager les délégations de services publics qui donnent plus de garanties, le Premier ministre n’en est pas convaincu. Samedi dernier, lors de la présentation du rapport de l’ARMP au chef du gouvernement, les deux hommes en ont discuté longuement.

Selon Saër Niang, il est beaucoup plus important pour nos Etats, qui n’ont pas les ressources financières nécessaires, de recourir aux DSP où ‘’l’investisseur étranger ou national qui apporte le financement prend une part de risque, et l’autorité contractante lui confie la gestion d’un secteur qui est de son ressort. A ce moment, ‘’l’investisseur réalise le projet avec ses ressources propres, prend une part du risque, en se faisant financer par le résultat de l’activité’’.

Tout le contraire des Partenariats Publics-Privé (PPP), dans lesquels, explique le Dg de l’ARMP, ‘’l’acheteur public confie à un investisseur le financement, la réalisation et peut-être éventuellement l’exploitation d’une infrastructure’’. Dans les Partenariats Publics-Privés, poursuit Saër Niang, ‘’les modalités de paiements sont aussi convenues entre les parties’’. Généralement, dit-il, l’investisseur est payé sur la ‘’durée d’amortissement de l’investissement’’.

Mais, le seul couac est que dans ces modes de paiement, l’investisseur privé en général a tendance à gonfler le prix, parce qu’il se fait payer sur une longue période. Il ne prend pas beaucoup de risques en général, parce que le prix est convenu dès le départ et ‘’il sait qu’à la solde, il recevra l’intégralité de son investissement, tout ce qu’il a mis, plus son bénéfice’’. ‘’Les deux dispositifs existent et sont appliqués un peu partout. Seulement dans nos pays, puisque les ressources ne sont pas souvent disponibles, la DRP peut être une alternative’’, a suggéré Saër Niang.

 Mais son argumentaire n’a pas convaincu le chef du gouvernement. Si le DG de l’ARMP a cité le site de Mediapart qui parle ‘’d’arnaque du siècle’’, en faisant référence au PPP, Mahammad Boun Abdallah Dionne ne prend pas Mediapart comme une référence. Pour lui, le ‘’PPP peut être l’arnaque du siècle, mais la DSP peut être aussi la super-arnaque du siècle’’.

‘’Une DSP peut être bonne, comme elle peut être mauvaise. Un PPP peut être bon, comme il peut être mauvais. Mais tout dépend de la manière dont le projet a été négocié’’, a soutenu le PM. Mahammad Dionne. ‘’Le problème, selon lui, ce n’est pas les concepts, mais ce qu’on met dans les concepts. Le contrat que l’Etat signe avec le partenaire, au moment de signer, est-ce que l’intérêt de l’Etat est pris en compte ? La question est à quel niveau on met le partage de l’investissement’’, a déclaré le PM. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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