Pour se qualifier en quarts de finale, les Lions ne doivent pas perdre ce soir contre l’Algérie, super favori du tournoi. Rien d’insurmontable pour ce groupe qui a déjà montré ce dont il était capable, surtout si Giresse revient à la ‘’base’’, après son coup raté contre l’Afrique du Sud.  

Le Sénégal a quitté depuis dimanche Mongomo et ses hectares verts, son atmosphère pluvieuse, pour débarquer à Malabo, l’île aux allures de carte postale. Une cité qui semble avoir été sculptée par une main divine avec son relief qui toise la civilisation représentée par les grandes bâtisses. C’est dans cette capitale aux plages qui vous invitent au farniente que les Lions vont devoir décrocher leur billet pour leur retour dans le gotha du foot africain. Voilà 9 ans que le Sénégal n’a pas fait partie des huit meilleures équipes de la CAN, et aujourd’hui l’occasion est belle de retrouver un passé qui fut parfois beau.

La donne est simple : si les Lions ne perdent pas face aux Fennecs, ils sont qualifiés. Les trois autres équipes de la poule (C) lui envient certainement cette position, mais elle n’est pas un gage. Elle est souvent insidieuse et pousse toujours à se demander s’il faut ‘’attaquer ou gérer’’. ‘’Il est plus facile de prendre un point que de chercher trois points, a reconnu Alain Giresse, hier. Mais, ce n’est pas là-dessus que nous allons baser notre approche pour ce match. Nous abordons les matches dans l’esprit de les gagner, tous.’’

Retour à la base…

Pour contrer les Algériens, le sélectionneur français devrait donc revenir à ‘’du classique’’, du déjà vu, dans le choix de la tactique et des hommes. L’équipe ne devrait pas être loin de celle qui a débuté la CAN face au Ghana. Et si Giresse privilégie le 3-4-3, efficace contre la Côte d’Ivoire (1-1) et l’Egypte (1-0), Djilobodji devrait revenir dans l’axe. L’autre retour (ou maintien) en question est celui de Sadio Mané sur le côté gauche. S’il a pris la place de Dame Ndoye lors du 2^e match, il n’a pas pu faire oublier la prestation de celui-ci contre le Ghana.

En face, l’Algérie a un statut à défendre. La première nation africaine au classement Fifa, huitième de finalistes de la dernière Coupe du monde, est sur un fil et devra gagner ou compter sur l’Afrique du Sud en cas de match nul, pour passer en quarts.

A l’évidence, les Algériens n’ont pas donné l’impression d’une équipe taillée pour le sacre final lors de leurs deux premières sorties. Aujourd’hui encore, on se demande comment l’Afrique du Sud a pu laisser le match alors qu’elle avait un penalty (raté par Ranti) à l’heure de jeu et menait déjà (1-0).  Surpris par le Ghana (1-0), à la dernière minute lors de sa deuxième sortie, les hommes de Christian Gourcuff semblent encore se chercher à l’image de Brahimi et Feghouli, les détonateurs de cette équipe irrésistible jusqu’au début la CAN.

Aujourd’hui, elle ne voudra pas mourir, mais les Lions ont tellement attendu le quart, qu’ils n’ont aucune intention de le rater…

Pape Saër Guèye (Envoyé spécial à Malabo)