La diaspora doit être le moteur de réussite, selon le DG de la CBAO
La diaspora sénégalaise est considérée comme la 15ème région du pays. Ces Sénégalais de l’étranger, s’ils sont bien respectés, peuvent être un élément moteur pour la réussite du Plan Sénégal Emergent, estime le directeur général de la CBAO Groupe Attijariwafa Bank. Abdelkrim Raghni, qui faisait hier face à la presse, invite les autorités sénégalaises à motiver davantage les Sénégalais de l’étranger.
La diaspora sénégalaise a été à l’honneur à l’occasion de la cérémonie de vœux organisée hier par la CBAO Groupe Attijariwafa Bank. La diaspora occupe le thème central de cette rencontre qui se tient chaque année à la résidence du directeur général de la CBAO. Avant cette soirée de vœux, Abdelkrim Raghni a tenu un point de presse pour revenir sur le thème de cette année. La diaspora sénégalaise, de l’avis du DG, va être un élément moteur dans la réussite du Plan Sénégal Emergent (PSE). Par contre, pour que ces Sénégalais de l’extérieur puissent jouer pleinement leur rôle dans le PSE qui vise un taux de croissance de 7% en 2017 et atteindre l’émergence à l’horizon 2035, il faut qu’on leur donne ‘’l’importance qu’ils méritent’’, plaide le directeur général de la CBAO.
La diaspora est même considérée comme la 15ème région du pays. Selon les chiffres, plus de 3 millions de Sénégalais sont éparpillés à travers le monde. Ce qui constitue un apport économique non négligeable. La principale recette de notre balance de paiement, dit M. Raghni, ‘’est constituée par les rapatriements de fonds des Sénégalais résidant à l’étranger’’. En 2013, la diaspora a envoyé, à elle seule, 833 milliards de FCFA, soit près de 11% du PIB et contribuant à la couverture de la moitié du déficit du compte courant, informe-t-il. Elle est aussi le ‘’premier poste de revenus du pays’’. Vu le rôle que ces Sénégalais jouent dans le développement économique du pays, ils méritent plus de considération et un meilleur traitement. ‘’Si nous mobilisons cette diaspora comme il se doit, nous arriverons à des résultats extrêmement importants’’, conseille Abdelkrim Raghni.
Par ailleurs, la CBAO ne compte pas seulement se limiter à magnifier l’apport des Sénégalais résidant à l’étranger dans le développement économique du pays. M. Raghni informe que sa banque a décidé de faire du service de la diaspora une priorité stratégique de son activité. Ainsi, la CBAO va faire de la prise en charge des besoins des Sénégalais de l’extérieur une ‘’stratégie principale de son plan de développement stratégique Excellence 2017’’.
Toujours lors de ce point de presse tenu avant la cérémonie de vœux, le DG de la CBAO est revenu sur le Plan Sénégal Emergent. La CBAO, affirme-t-il, confirme son engagement à contribuer au financement du PSE. ‘’Le Plan Sénégal Emergent représente une vision très, très importante pour montrer le chemin et les projets que le Sénégal souhaite réaliser pour asseoir une croissance d’au moins 7% à partir de 2017. En tant que banque, nous avons envie de camper le décor et de contribuer’’, promet-il.
Les PME n’ont pas un problème de financement
La situation des PME au Sénégal préoccupe le Directeur général de la CBAO. Lors de cette rencontre avec la presse, Abdelkrim Raghni invite à un large débat sur cette question. Pour lui, les PME au Sénégal n’ont pas un problème de financement comme le croient certains. Leur seule difficulté, insiste-t-il, est ‘’un problème de business-model’’. Cette absence de business-model fait que ces petites et moyennes entreprises ont une durée de vie très courte. Selon les estimations, 60% des PME disparaissent dès la première année de leur création.
Cependant, renseigne M. Raghni, ce sont les grandes entreprises qui peuvent faciliter la création des PME grâce à ‘’leur commande, leur sous-traitance’’. ‘’Il faut financer la PME. Oui ! Mais on ne peut pas faire une économie uniquement avec la PME. Une économie, c’est des composantes, l’Etat, les entreprises, les grandes entreprises et les PME’’, renchérit-il. Avec les projets du Plan Sénégal Emergent, il estime que toutes les grandes entreprises ne pourront pas, à elles seules, faire le travail. Dans ce cas, ils feront appel aux PME.
La gratuité effective à la CBAO
Sur un autre registre, le DG de la CBAO est revenu, lors de son point de presse, sur les 19 mesures prises par la BCEAO et dont l’application reste toujours problématique. L’association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF) a organisé, par deux fois, une journée banque morte pour dénoncer le non-respect par les banques, de ces 19 directives de gratuité édictées par la Banque Centrale. Selon les camarades de Famara Ibrahima Cissé, beaucoup de banques de la place n’appliquent pas ces mesures. ‘’Toutes ces mesures ont été appliquées par la CBAO’’, réagit le directeur général. Cette application, dit-il, a été même confirmée par l’audit que les autorités ont eu à faire à la CBAO. Toutefois, Abdel Karim Raghni annonce que sa banque reste ouverte au dialogue avec ces associations, sur ce qu’elle est en train de faire. ‘’La gratuité est une instruction de la Banque Centrale. On ne peut pas y déroger. On doit être à l’écoute des gens et traiter les dossiers’’, a-t-il conclu.
ALIOU NGAMBY NDIAYE