L’Aphore veut du concret et un ‘’toilettage des textes’’
L’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphore) veut une application à la lettre des différentes mesures prises par le chef de l’Etat pour la relance du secteur touristique. Elle demande aussi un ‘’toilettage des textes qui régissent’’ le secteur et une renégociation de la convention collective.
Le secteur touristique est à l’agonie. Il est même ‘’presque mort’’, selon le député Me El Hadj Diouf qui propose des ‘’mesures énergiques’’ pour le réveiller. Le mal est plus profond qu’on ne le pense, analyse le président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphore), qui s’exprimait hier, au cours d’une conférence de presse.
Si tous les clignotants sont donc au rouge, Pape Beranger Ngom reste néanmoins optimiste, eu égard aux dernières mesures prises par le président de la République Macky Sall consistant à la ‘’suppression du visa payant’’ pour mieux relancer le tourisme, mais aussi la ‘’parafiscalité sur le billet d’avion’’ ou la suppression du droit de timbres sur les billets. En tout, le gouvernement va ‘’renoncer à 8 milliards de F CFA de taxes’’ pour promouvoir la destination Sénégal. Si ces mesures sont concrétisées en actes et appliquées à la lettre, d’ici peu, ‘’tous les clignotants seront au vert’’ croit savoir le Président de l’Aphore. Maintenant, le devoir de tous les acteurs, explique-t-il, est de ‘’se mettre au travail pour la consolidation d’un secteur touristique émergent’’.
Par ailleurs, les contraintes liées au visa, à la cherté du billet d’avion, bref la cherté de la destination Sénégal, ne sont que la face visible de l’iceberg. Même à l’interne, les difficultés ne manquent pas, souligne Pape Beranger Ngom. Parmi lesquelles, ‘’des salaires misérables’’, avec une convention collective qui ‘’n’est ni conforme, ni en phase avec le coût actuel de la vie’’, déplore-t-il. Ainsi, M. Ngom exige une ‘’amélioration des conditions de vie des travailleurs du secteur’’. Le président de l’Aphore veut aussi un toilettage des textes et une renégociation de la convention collective qui, dit-il, date des années 1990.
Sur un autre registre, l’association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration fustige ‘’l’exploitation dont les hôteliers sont victimes’’ ainsi que les ‘’licenciements abusifs’’ et l’insécurité des travailleurs de l’hôtellerie avec des femmes qui rentrent du travail entre 23h et 00h, sans que les patrons leur assurent le transport. Le patronat ne doit pas être seulement obnubilé par le profit, poursuit Pape Beranger Ngom. Il doit en même temps, dit-il, mettre les hôteliers dans les meilleures conditions de travail. Pour cela, il invite l’Etat et les principaux acteurs à se mettre autour d’une table pour faire un diagnostic profond des maux qui gangrènent le secteur du tourisme.
ALIOU NGAMBY NDIAYE