A la découverte de la centrale de Tobène
Au milieu des tas de béton, de sable et d’amas de ferraille, la centrale électrique de Tobène (Taïba Ndiaye), a presque fini de prendre forme, au milieu de pylônes déjà bien visibles, quelque six mois après le lancement des travaux dans ces contrées de la région de Thiès (ouest), a constaté l’APS.
Le bruit des grues et des cuves métalliques, ajouté au vrombissement des camions, dont certains conduits par des ouvriers vêtus de tenues de protection, renseignent sur la grande activité caractérisant ce chantier. Sous un soleil de plomb, un petit comité était venu souhaiter la bienvenue au ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables, Maïmouna Ndoye Seck, samedi, à l’occasion d’une visite guidée du site. Mme Seck était à la tête d’une délégation composée notamment du préfet de Tivaouane et du directeur de la Société nationale d’électricité (SENELEC), Pape Dieng.
Etaient également à l’accueil, Sami Shaigayar, président de Matelec, un groupe privé spécialisé dans la transmission et la distribution d’électricité, promoteur du projet de centrale électrique de Tobène. Il avait à ses côtés Saïd Jualkh, chef du projet et représentant de l’entreprise libanaise maison-mère de Tobène Power. Après des échanges chaleureux, en présence du maire de Taïba Ndiaye, Alé Lô, et de populations des huit villages de cette commune rurale, la visite du chantier a débuté au pas de course, avec MM. MM. Shaigayar et Jualkh comme guides d’un jour, à travers les coins et recoins de ce vaste chantier de 50 hectares. Sur un long couloir en latérite, la délégation ministérielle a eu le temps de s’arrêter devant des ouvriers en génie civil, qui donnaient la dernière main à un mur d’étanchéité. Une occasion saisie par le président Matelec, Sami Shaigayar, pour livrer quelques explications à Maïmouna Ndoye Seck, dont la dernière visite sur ce chantier remontait au 26 novembre 2014, date du démarrage effectif des travaux.
"Il y a six mois, nous étions ici devant un terrain vierge où il n’y avait que du sable. Six mois après, on peut dire avec satisfaction que le chantier a beaucoup avancé", explique, la mine réjouie, le promoteur du projet. Les travaux de génie civil sont quasiment terminés à 100%, notamment les bâtiments de l’usine et les auxiliaires. On est à 25% dans les travaux de montage. Tous les approvisionnements ont été faits. Il ne reste que le transport des moteurs qui sont au Port autonome de Dakar", assure M. Shaigayar, d’origine libanaise.
Quelques pas plus loin, la délégation conduite par Maïmouna Ndoye Seck est invitée par les responsables du projet à prendre pose devant un imposant engin pas encore totalement déballé."C’est l’une des cinq moteurs de la centrale. Il pèse plus de 400 tonnes. Il est arrivé vendredi, dans des conditions très difficiles avec un convoi de prés de 50 mètres de long", renseigne le chef du projet."A cause de son gigantisme, le convoi roulait à 3,5 kilomètres heures. Il lui a fallu prés de deux jours pour parcourir 120 kilomètres" déparant Dakar de Tobène, ajoute Saïd Jualkh. "Comme ce moteur est arrivé dans de bonne condition, on a bon espoir que les quatre autres seront là bientôt", renchérit Sami Shaigayar, assurant : ’’Si la collaboration harmonieuse entre Tobène Power et la SENELEC se poursuit, il ne fait aucun doute que d’ici la fin de l’année, on mettra l’énergie tant attendue dans le réseau".
Le projet proprement dit consiste en la construction sur le site de Tobène, prés de Taïba Ndiaye, d’une centrale électrique d’une puissance de 70 mégawatts avec cinq moteurs utilisant soit le diesel lourd ou le gaz", lit-on dans un document remis à la presse. Selon cette source, l’opérateur privé assurera la construction, l’exploitation et la maintenance de la centrale et mettra à la disposition de la SENELEC 70MW, en lui vendant toute l’énergie nette, selon les termes convenus dans le contrat d’achat d’énergie (CAE) liant les deux parties.
L’inauguration de la centrale électrique de Tobène/Taïba Ndiaye est prévue en décembre 2015 ou janvier 2016, d’après les prévisions du partenaire privé. Le coût global du projet est estimé à 80 milliards de francs CFA.