Mortal kombat
La situation politique sénégalaise est dominée aujourd’hui par une guéguerre au sein de certaines coalitions comme le BBY ou par des tentatives de retrouvailles entre partis politiques. Avec comme ligne de mire l’élection présidentielle de 2017 ou 2019 selon les bons vouloirs du Président de la République. Et les attaques et contre-attaques fusent de partout et dirigées principalement contre les potentiels adversaires du Président Macky Sall ou contre lui-même. C’est ainsi qu’une certaine tension est née et enfle entre le Parti Socialiste et l’APR. Depuis l’affirmation d’une candidature à la prochaine élection présidentielle par le PS la cible préférée de beaucoup d’attaques est le maire de Dakar Khalifa Ababcar Sall.
En effet tous les observateurs de la scène politique nationale, dans leurs analyses les plus profondes, le considèrent comme un potentiel candidat à l’élection présidentielle prochaine. On le voit comme l’adversaire le plus dangereux pour l’actuel locataire du palais de Roume. Dés lors quoi de plus normal pour les tenants du pouvoir que de vouloir le «casser». C’est ainsi que le pouvoir actuel, conscient des conséquences des résultats obtenus par Kalifa à Dakar, cherche coûte que coûte à réduire sa marge de manœuvre comme maire. Pour ce faire plusieurs faits peuvent être notés depuis 2012 juste après l’élection du Président Macky Sall entre autres :
l’Acte III de la Décentralisation qui est arrivé en dépouillant la Ville de Dakar de sa substance et rendant l’élection d’un maire à Dakar plus compliqué en supprimant la liste de Dakar ; le maire devant être élu par les élus venant des différentes communes érigées en communes de plein exercice. Idem pour d’autres localités comme Thiès, Guédiawaye, Pikine. Ceci pour confirmer ce fameux plan MIK (éliminer Malick Gakou, Idrissa Seck et Khalifa Sall). Le département de Dakar n’a pas de liste.
Financement de tous les responsables de l’APR en moyens énormes pour déboulonner tous les élus de l’opposition comme ceux de BBY occupant des postes de maires ou de présidents de conseil départemental ou régional. Instrumentalisation de Madame le Premier Ministre de la République pour éliminer Khalifa à Grand Yoff en 2014 lors des locales. Blocage du vote des enseignants à Dakar lors des locale car supposés favorables à Khalifa à cause de sa politique dans les écoles (le lait, le kit sport, la santé, les tenues) Mise sur pied de certains ministères chargés d’agir à la place des collectivités locales eu égard à certaines de leurs compétences avec beaucoup de moyens financiers (celui de Diène Farba cadre de vie avec le pavage) Blocage de l’emprunt obligataire de vingt milliards de la Ville de Dakar. Faible dotation en ressources financières et iniquité dans la mise en place des fonds de dotation.
En plus une campagne de dénigrement est orchestrée par des responsables de l’APR pour le discréditer au niveau de l’opinion publique nationale et les attaques contre sa personne sont monnaie courante depuis un certain temps et particulièrement depuis l’annonce d’une candidature du PS pour la prochaine élection présidentielle. Il est aujourd’hui difficile de suivre les tenants du pouvoir dans leurs propos (Premier Ministre, ministres, responsables politiques au plus haut niveau) sans trouver des attaques contre le PS ou contre Khalifa. Les membres de l‘APR trouvent anormal que le PS puisse présenter un candidat contre Macky Sall en 2017 ou 2019 par solidarité gouvernementale (le PS est présent dans le gouvernement) et par loyauté de partenariat.
Ils reprochent aussi aux alliés de s’adresser au peuple sénégalais pour donner leurs points de vue sur la situation politique, économique et sociale du pays.
Le maire de Yoff, bras armé de l’APR pour abattre Khalifa Sall à Dakar, parle des délégués de quartier désignés par Khalifa qu’il peut démettre.
Le ministre conseiller spécial du Président de La République Abdou Aziz Diop qui commet un délit d’initié parle lui des « mensonges » de Khalifa après la victoire de Taxawu Dakar aux locales de 2014 et avant les décrets d’application de l’Acte III de la Décentralisation, Khalifa ne pourra pas tenir ni respecter ses engagements pris durant la campagne.
Le Premier ministre met en relief les dettes excessives de la mairie de Dakar pour justifier le blocage de l’emprunt obligataire de la ville.
Le maire de Guinguineo demande la traduction du maire de Dakar devant la CREI et lui demande de faire sa déclaration de patrimoine après juin 2014. Il l’accuse d’enrichissement illicite.
La Cojer et Macky 2012 considèrent Khalifa Sall comme trop ambitieux. Le Président ne doit pas parler au maire de la capitale, il n’est pas son égal ni son alter égo, disent-ils. Certains d’entre eux vont plus loin en l’accusant de tricheur.
Macky 2012 parle très souvent des « milliards des licences de pêche » et pont Sénégal 92 comme ambition du PS.
D’autres actes et stratégies vont être déroulés pour « salir » l’homme Khalifa avec la complicité manifeste ou cachée d’une certaine « presse » partisane à souhait et le silence coupable de certains de ses camarades surtout au sommet du parti.
Il n’y a presque jamais de ripostes ou de réponses fermes et catégoriques. Les partisans du maire de Dakar préfèrent ne pas suivre les uns et les autres dans un débat de bas étage. Et pourtant nous avons des arguments avérés pour démentir et éclairer la lanterne des Sénégalaises et des Sénégalais. Il arrivera forcément un moment pour cela et nous pensons qu’il est temps de vous entretenir de certaines questions auxquelles ces « gladiateurs » du verbe, récents boucliers du Président Macky Sall pourront apporter des éclairages.
En effet concernant le supposé manque de loyauté du PS et de Khalifa vis-à-vis du Président Macky Sall et de la coalition BBY, nous pouvons rappeler certains faits et gestes du Président lui-même :
Sa sortie au CICES face aux enseignants « apéristes » où il disait : « je ne suis pas au courant de l’existence d’enseignants qui n’ont pas perçu leur salaire », incriminant ainsi publiquement le ministre de l’Education Serigne MBaye Thiam, lui le Président de la République. Ce qui a eu pour conséquence immédiate un tir groupé de ses partisans (Amath Suzanne Camara, Youssou Touré(…) demandant la démission dudit ministre qui du reste est un membre du Parti Socialiste. Le Président de la République s’est effectivement déchargé sur le ministre alors que la solidarité gouvernementale devait être la règle ou bien qu’il le démette purement et simplement. Où est la loyauté dans tout cela ?
Concernant l’attitude du Président Macky Sall par rapport aux assises nationales on ne voit nulle part où les conclusions des assises sont prises en compte contrairement à ses engagements vis-à-vis du doyen MBow et des membres de Benno traditionnel. Où est la loyauté dans tout ça ?
Quant au nombre de ministres dans le gouvernement (25ministres), promesse faite au peuple sénégalais et aux « alliés », qu’en est-il ? la loyauté est –elle toujours de mise ?
En 2009 Benno Sigguil Sénégal avaient gagné plusieurs collectivités locales qui étaient sous la tutelle des socialistes ou des « progressistes ». En 2012 tous deviennent membres de la coalition BBY. Par loyauté le Président Macky Sall et ses partisans de l’APR décident de tout reprendre aux « alliés » et diriger seuls ces collectivités tout en oubliant que dans les 65% d’électeurs qui ont voté pour Macky Sall au deuxième tour on y comptait leurs 26% du 1er tour mais aussi les 39% des autres au 1er tour. C’est comme si c’est uniquement eux seuls qui doivent diriger et pas les autres « alliés ». ils peuvent se permettre de combattre leurs « alliés » mais la réciprocité est interdite. Vous ne voulez pas que les « alliés » lorgnent le fauteuil présidentiel alors il ne fallait pas lorgner leur fauteuil de maire ou président de conseil. C’est aussi simple qu’élémentaire. Qui est loyal dans tout ça ?
On peut encore multiplier les exemples de manque de loyauté et pourtant jamais nous avons entendu les « alliés » tiraient sur le Président Macky ou ses partisans de l’APR. Monsieur le président Ousmane Tanor Dieng s’est abstenu de commenter l’erreur du Président de La République qui s’est attaqué à un ministre membre du PS devant ses frères de parti (APR) car pour Mr Dieng, très républicain, Serigne MBaye THiam est un ministre de La République au service de La Nation Sénégalaise et non du Parti Socialiste. C’est pour dire simplement que le Parti Socialiste n’est pas un parti « déloyal ».
« Macky 2012 » très prompte à dégainer contre tout ce qui bouge nous parle souvent de l’argent des licences de pêche de SENEGAL 92 et du manque d’ambition du PS matérialisé par le pont SENGAL 92. Et ceci ne date pas d’aujourd’hui, ils ont toujours tiré sur les « dinosaures » finissant et gâteux qui entourent Le Président Macky Sall et qui ne pouvaient rein lui apporter. Pour rappel quand Macky Sall était persécuté par le pouvoir d’Abdoulaye Wade où étiez-vous ? Pour la plupart avec Me Wade dans la coalition Sopi, les plus virulents étaient très liés à Fada Diagne.
1992 à maintenant fait 23ans et durant tout le « règne » de Ousmane Tanor Dieng c’est toujours le seul reproche (non fondé) que les gens peuvent lui faire. Heureusement pour Le Président Tanor Dieng et sa famille qu’on n’ait pas à te reprocher les 7 milliards de Taiwan qui n’ont toujours pas été éclaircis par celui qui l’avait nébuleusement géré. Les membres de « Macky 2012 » en bon patriotes doivent demander à leur mentor de nous édifier sur cette nébuleuse. 7 milliards répartis entre des ministères de la République sans passer par une loi rectificative votée à l’Assemblée Nationale. Il est aussi à l’honneur de Monsieur Tanor Dieng n’avoir jamais été pris en flagrant délit de transgression de la Loi en votant sans une pièce d’identité. Bref ce n’est pas uniquement qu’à l’APR qu’on trouve des républicains.
L’ambition du PS a toujours été de doter notre jeune Nation de ressources humaines de qualité dans un environnement parfois difficile (sécheresse de 10ans avec ses corollaires) et nous sommes heureux aujourd’hui de constater avec beaucoup de fierté que Le SENEGAL excelle dans ce domaine. Nos enfants sont partout présents et cerise sur le gâteau ce sont les « enfants » du régime PS qui dirigent ce pays et pas les assistants techniques français. Le PS fait confiance à ses « produits » pour faire des ponts et chaussées.
L’Acte III initié par le pouvoir actuel est ce qu’il est maintenant. La loi doit retourner à l’Assemblée Nationale. Et pourquoi donc ? Parce qu’imparfaite ? Que de précipitations pour barrer la route à un homme choisi par sa ville pour son développement. Si le responsable de l’AFP a choisi lui de soutenir sans réserve la candidature de Macky en 2017 ou 2019 au risque de voir son parti voler en éclat c’est parce que dit-il que le Président fait du bon travail. Et Khalifa ! N’a-t-il pas fait du très bon boulot à la tête du conseil municipal de la Ville de Dakar, pour être soutenu par ceux qui ne veulent que du bien aux Dakarois ? L’essentiel pour les partisans de Macky Sall c’est de ne pas voir Khalifa Sall revenir. Il trouve la parade en créant Taxawu Dakar.
Taxawu Dakar est une réponse à ces manœuvres de blocage « légal». Très vigilant et ayant compris dés le début les motivations de la réforme et les pièges auxquels il allait être confronté il initie une large coalition autour de son bilan afin de contourner tout cela. Face au piège de l’obtention de la majorité Taxawu Dakar déroute et fait gagner largement.
Et d’ailleurs le sommet de l’Etat du Sénégal va s’impliquer dans les locales à Dakar et particulièrement à Grand Yoff avec Madame le Premier ministre Mimi Touré comme fer de lance doté de moyens exceptionnels pour terrasser l’ennemi public no 1 Khalifa. Les résultats vont donner des écarts de 1 à 3, le sommet de l’Etat est laminé. Un apériste économiste écrivain disait à travers un article dans la presse que Khalifa Sall n’a que 11% de l’électorat de Dakar et ceci ne pouvait en aucun cas perturber le camp présidentiel. Et pourquoi donc avoir fait sauter ce gouvernement qui devait accélérer la cadence. Voila ce que valent les 11% de Khalifa Sall à Dakar. Comme nous le disait Serigne MBacké NDiaye lors de ses visites au siège de Taxawu Dakar à Grand Yoff « vos locales ont un enjeu national ».
On a noté aussi certaines sorties dans la presse demandant au Président Macky Sall de traduire le maire de Dakar devant la CREI car dit-on qu’il na pas fait sa déclaration de patrimoine en 2014.
Khalifa n’est-il pas le précurseur de la déclaration de patrimoine au Sénégal ? N’est-il pas le seul homme politique « issu » des assises nationales à être élu maire d’une grande commune au Sénégal à satisfaire à cette exigence de transparence vis-à-vis des populations de Dakar et au-delà de tous les Sénégalais ? Quel exemple de probité !
Macky Sall le maire de Fatick de 2009 à 2012 l’a-t-il fait ? Lui aujourd’hui chantre de la transparence et de la bonne gouvernance ? Et pourquoi ? Sa déclaration de patrimoine (tenu secret) a révélé un homme riche de 8 milliards selon la presse et de moins de 2 milliards selon lui-même (Kaffrine). Et si cela avait été porté à la connaissance du peuple sénégalais avant la présidentielle de 2012 serait-il devenu Président de la République. Il compte d’ailleurs rendre le terrain des Almadies : cas de conscience ou volonté de dissimulation. Un certain Mamadou ou Amadou Diop se plaignait d’avoir été dépouillé de sa parcelle par l’Etat avant de l’attribuer à un Premier Ministre entre 2004 et 2007. En outre celui qui n’est pas l’alter égo de Khalifa Sall n’a pas un bilan aussi élogieux que celui de Khalifa à la tête de sa commune de Fatick (y’a pas photo entre Khalifa Sall maire de Dakar et Macky Sall maire de Fatick)
Son ministre conseiller Abdou Aziz Diop disait aux dakarois, lors d’une émission de télé, que bientôt vous verrez les « mensonges » de Khalifa car il ne pourra rien faire de tout ce qu’il promet. Etant très au parfum de ce qui se trame contre le maire car étant dans les secrets de la Présidence il pouvait facilement avancer de tels propos qui se sont avérés juste avec le blocage spectaculaire de l’emprunt obligataire de la ville.
La reconquête de Dakar est lancée avec la nomination du plus grand détracteur de Khalifa Sall comme ministre de tutelle des collectivités locales : Abdoulaye Diouf Sarr. Bonjour les crocs en jambes vous les maires, surtout ceux de Dakar.
Tout est bon pour faire échec au maire de Dakar. Ce qu’il ne faudrait pas oublier c’est que les dakarois vous tiendront pour responsable des manquements de cette nouvelle équipe municipale. Vous avez été élu Monsieur Le Président pour faire le Sénégal, Khalifa pour faire Dakar et Dakar fait partie du Sénégal. Un adage dit que toutes les bonnes montres ont la même heure mais il semble qu’un second mandat importe plus que le bien être des dakarois. Ils seront les boucliers de leur maire même si on ne sent pas trop le sommet du PS autour de lui dans ce combat ; contrairement à l’affirmation sans ambages de la coresponsabilité du PS dans les politiques du pouvoir par ses camarades. Mais dites-nous messiers en quoi Khalifa Sall est-il être comptable des actions de ce régime ? Les dakarois comme tous les Sénégalais sauront apprécier.
Djibril Sall