Le Sénégal veut profiter du waqf
Le Sénégal doit pouvoir tirer profit du waqf, un outil important de la finance islamique. Grâce à ce système, il peut développer plusieurs projets dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture. Une loi a été déjà votée dans ce sens.
Le Sénégal dispose, depuis avril 2015, d’une loi portant sur le Waqf. Ce dernier, dans le droit musulman ‘’est un bien dont la jouissance est donnée soit à un destinataire public, soit à des membres spécifiques de la famille du donateur ou à des tiers, soit aux deux catégories de bénéficiaires’’. Avant le vote de cette loi, le 24 avril dernier, il y avait un vide juridique au Sénégal. Pourtant, d’après le député Imam Mbaye Niang, le waqf est anciennement pratiqué au Sénégal. Le Waqf n’est pas étranger au Sénégal. Des milliers de mosquées et de cimetières ont été construits au Sénégal grâce au waqf, renchérit le Dr Abdou Karim Diaw, docteur en finance islamique. D’après Dr Diaw, depuis longtemps, le waqf existe au Sénégal, mais il n’était pas encadré. Il cite le marabout Serigne Mourtada Mbacké et Ahmed Gora Diop qui font partie des précurseurs du waqf au Sénégal.
Avec l’avènement d’une loi pour encadrer le système, le Sénégal pourra bien en tirer profit. Le Waqf, dit-il, est un outil puissant qui pourra permettre au Sénégal de lutter efficacement contre la pauvreté. Il peut aussi appuyer le secteur de l’éducation. Selon le parlementaire, Imam Mbaye Niang, la loi sur le waqf ‘’a une relation organique avec la modernisation des daraas’’. De l’avis du député, le secteur des daraas mérite une attention particulière. Dans la mesure où ces enfants qui sont exposés dans la rue sont dans une situation difficile. Dans ce sens, le gouvernement du Sénégal a un projet waqf des daraas modernes. Déjà, il a trouvé un site pour abriter le complexe immobilier qui sera entièrement financé par la Banque islamique de développement (BID).
Avec cette loi, le waqf sera désormais sécurisé. D’autres projets basés sur le waqf, comme la construction d’hôpitaux, de salles de classe ou autres, pourront être réalisés. D’ailleurs, le gouvernement est dans une phase de promouvoir le concept. C’est ainsi que le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a organisé, hier, un atelier de sensibilisation à l’intention du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES). Selon le consultant du jour, le Dr Abdou Karim Diaw, la communication fait partie des différents défis à relever pour réussir un waqf bénéfique à toute la population. Il faut une bonne communication autour de la question pour faire comprendre aux populations les enjeux et les opportunités liés au waqf, recommande le Dr Diaw. En plus de cela, il propose à l’Etat d’avoir un cadre juridique adéquat ; chose désormais faite avec le vote et la promulgation de la loi sur le waqf. L’Etat, ajoute-t-il, doit aussi disposer de ressources humaines qualifiées pour bien gérer le waqf.