Les femmes africaines veulent un cadre d’échanges
Un cadre d’échanges approprié est le souhait émis par l’association des femmes africaines pour le développement et la recherche (AAWORD.AFARD), au sortir d’un atelier de trois jours. Les organisateurs se sont réunis pour réfléchir sur la pertinence de l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques.
L’association des femmes africaines pour la recherche et le développement (AAWORD/AFARD) a bouclé hier un atelier de formation de trois jours sur « genre et politiques publiques ». De façon globale, les organisateurs veulent un cadre d’échanges entre différents acteurs, pour pousser l’agenda autour de la question de la budgétisation sensible au genre. ‘’Ce que nous voulons, c’est d’aller vers des synergies qui permettraient d’aller et de travailler ensemble pour obtenir des résultats’’, a déclaré la secrétaire exécutive de l’association Odile Ndoumbé Faye. Celle-ci constitue pour elle la recommandation forte qui découle de cet atelier, qui va être corrélée à d’autres recommandations, en direction des décideurs de ce pays, de la société civile, des partenaires techniques et financiers.
Les réflexions ont été accentuées sur une intégration de la dimension genre dans les politiques et la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques. L’objectif principal est d’élaborer un plan d’action de plaidoyer pour la définition et l’application des politiques publiques sensibles au genre. Mais aussi, d’amener les participants à acquérir des connaissances sur la budgétisation sensible au genre. Faire en sorte que ces derniers disposent de connaissances sur les indicateurs pertinents pouvant leur permettre de mener l’évaluation genre dans les politiques publiques. Selon la secrétaire exécutive de l’association, Odile Ndoumbé Faye, l’atelier fait suite à une étude menée par AAWORD/AFARD, sur la budgétisation sensible au genre, dans dix pays africains. Celle-ci, révèle Odile Ndoumbé, a décelé les impacts négatifs des budgets non sensibles au genre sur la promotion des droits économiques et sociaux des femmes. Ainsi, dit-elle, ‘’les enjeux de la gouvernance économique, malgré l’éclaircie apportée par la légère augmentation de la croissance économique en 2012 en Afrique, demeure une préoccupation majeure, surtout pour les pays les moins avancés d’Afrique’’. Toutefois, les initiateurs insistent sur le plaidoyer, pour une réduction de la pauvreté féminisée.
‘’La féminisation de la pauvreté, une problématique’’
Sur ce point, l’autonomisation des femmes a été la question cruciale qui a été développée dans les débats. Toujours selon la secrétaire exécutive, le constat montre que la plupart des femmes n’ont pas accès à la rémunération. La revalorisation du travail de la femme, ainsi que sa reconnaissance dans les politiques publiques, dans le produit intérieur brut, doivent être revues à son avis. ‘’Nous sommes dans un contexte des objectifs de développement durable et le Sénégal qui fait partie des pays qui doivent définir les indicateurs, c’est pour cela que nous avons jugé nécessaire de participer à cet exercice’’, dit-elle.
La conseillère régionale d’OXFAM, Esther Ekoue Ekoue, pense que cette initiative est cruciale et vient à point nommé. ‘’Les ressources consacrées au genre diminuent de plus en plus, car lors de l’élaboration des budgets, nous ne faisons pas attention à la dimension genre’’, a-t-elle soutenu, espérant que le plan d’action pourrait être atteint.
AIDA DIENE