La Cedeao fait sa mue
Un comité composé de cinq pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est à Dakar pour réfléchir sur le fonctionnement de l’organisation.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) veut se doter d’institutions efficaces et cohérentes. ‘’Depuis deux ans, nous avons engagé un processus de réformes institutionnelles et des propositions ont été formulées sur la refonte de structures, des organigrammes, des mécanismes et de toutes les institutions de la communauté’’, a déclaré hier Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la CEDEAO. L’ancien Premier ministre du Burkina Faso prenait part à la réunion du comité ad hoc sur la nomination des fonctionnaires statutaires et la réforme institutionnelle de la CEDEAO qui se tient à Dakar. Les fonctionnaires statutaires sont composés du président de la commission, du vice-président, des commissaires de la communauté et des directeurs généraux des institutions spécialisées ainsi que des membres de la Cour de justice de l’organisation. Ils sont élus pour un mandat de quatre ans non renouvelable.
Ce comité a été mis en place lors la 47ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenue à Accra, le 19 mai 2015. Il est composé des ministres de cinq pays (Cap-Vert, Ghana, Guinée, Nigeria, Sénégal). ‘’En décidant de la transformation, en 2006, du secrétariat exécutif de la CEDEAO en Commission, la Conférence nourrissait assurément l’ambition d’adapter notre Organisation à l’environnement international en pleine mutation et de lui signifier une nouvelle dynamique. Près d’une décennie après, l’heure est certainement venue de faire une évaluation à mi-parcours de l’état de mise en œuvre de cette décision et de mesurer à quel point l’organisation a répondu ou failli aux attentes placées en elle, à travers la structuration ‘’, a noté Khadim Diop, ministre de l’Intégration africaine.
Kadré Désiré Ouédraogo a profité de la rencontre, qui doit durer deux jours, pour faire un bilan provisoire. ‘’Nos Etats ont réussi à créer une communauté soudée, unie et qui vit dans la paix, à travers les mécanismes de règlement et de prévention de conflit. A cela s’ajoutent l’approfondissement de la démocratie et la libéralisation de la circulation des personnes et des biens qui font de notre communauté un espace ouvert et libre’’. Cependant, le président de la commission reconnaît que des obstacles persistent toujours. ‘’C’est la raison pour laquelle, nous sommes en train de mettre en place la carte d’identité biométrique qui va servir de document de voyage et de carte de séjour. Nous construisons actuellement des postes de contrôle, pour essayer de fluidifier le passage des citoyens. Nous allons également créer des observatoires de la libre circulation et des points de contrôle pour que le droit des citoyens puissent être respectés’’, a-t-il précisé.
EL HADJI FALLILOU FALL (STAGIAIRE)