Publié le 11 Aug 2015 - 06:22
MAGATTE DIOP, NOUVEAU PRESIDENT DE L’UMS

Le magistrat ‘’bagarreur’’

 

La quarantaine sonnée, Magatte Diop aurait aimé être un agriculteur. Car il est conscient ‘’qu’il n’y a pas de sot métier et que ‘’gratter le sol’’, c’est mieux que de prendre les pirogues de fortune pour traverser l’Océan. Ce, dans la mesure où, analyse-t-il : ‘’Les Européens ne développeront pas le Sénégal, mais ils peuvent nous accompagner, surtout que dans les campagnes, il y a beaucoup d’activités. Ils peuvent aider à booster le développement économique.’’ Mais, le destin a fait de lui un magistrat, depuis 1997. Le même destin l’a hissé, depuis samedi passé, à la tête de l’Union des magistrats sénégalais (UMS), après avoir occupé les postes de vice-président et de secrétaire général. Pour autant, le président du tribunal d’instance de Fatick, depuis 2011, ne veut pas ‘’jubiler’’, même s’il est très ‘’content’’ et ‘’très ému’’.

‘’Les chantiers qui nous attendent sont énormes, donc, je ne vais pas jubiler, car je perçois le message comme un signe d’encouragement’’, dit-il pour se la jouer modeste. Modeste mais ‘’bagarreur pour défendre les intérêts matériels, moraux et professionnels de la justice’’. Le Lougatois féru de ‘’ceebu jën’’ que lui concoctent ses deux cordons bleus, entendez par là deux épouses, fera tout également pour que ‘’l’UMS joue toujours son rôle avant-gardiste, pour que la justice soit davantage plus forte, plus indépendante et plus moderne et plus crédible aux yeux des Sénégalais’’. Cette mission, le juge assesseur à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) espère la réussir, grâce à l’unité de ses collègues magistrats. Mais aussi grâce à son engagement et ses principes qui font qu’il est taxé ‘’d’homme de caractère’’.

Un caractère devenu moins ‘’bouillant’’, puisqu’avec l’âge, Magatte Diop a appris à être ‘’beaucoup plus serein’’. Ce qui fait qu’il n’en a cure qu’on l’ait dépeint comme le candidat de la hiérarchie. ’’La hiérarchie, ce sont des hommes et des femmes de valeur qui incarnent l’institution de la justice. Nous leur devons du respect, cela ne veut pas dire que nous sommes à la remorque du chef. Qu’on aurait l’échine souple, mais on souhaiterait agir avec eux pour regarder dans la même direction et agir dans le même sens, pour que les problèmes qui nous assaillent trouvent une solution de manière définitive’’, rétorque-t-il. Avant de lâcher : ’’Si c’est cela être le candidat de la hiérarchie, alors je le suis.’’ Sauf qu’à la place, il aurait plutôt aimé être qualifié ‘’de candidat la jeunesse’’. Pour l’heure, il est contre ‘’la bipolarisation’’ de la magistrature. Il est aussi contre les discours surtout que l’heure, dit-il, ‘’est à l’action’’. En attendant de prendre fonction, ‘’il ne vit et n’existe que pour sa famille pour qui il est prêt à tout pour son bonheur’’.

FATOU SY

 

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