Publié le 2 Nov 2015 - 18:27
AFFAIRE DES ARRESTATIONS DE ‘’JIHADISTES’’ SENEGALAIS

De la nécessité d’éviter toute précipitation nuisible

 

Depuis quelque temps il est fait état de l’arrestation musclée de l’Imam Alioune Badara  Ndao, j’ai décidé de m’adresser à l’opinion, en ma qualité de Président de l’Association pour la Promotion des Valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie, de chef religieux mais aussi d’imam.

Le Prophète (PSL) nous enseigne qu’il faut éviter de juger sans une forte conviction, de tâtonner dans ses jugements et de juger dans l’ignorance. Ce qui appelle de ma part un certain rappel historique par rapport à l’existence même de ce groupuscule fanatique qui se fait appeler Boko Haram. Ces derniers sont des malfaiteurs encouragés par l’ancien président Chrétien du Nigéria Good Luck Jonathan. Ils ont fait défection du Boko Haram originel qui existe depuis plus de cent ans au Nigéria.

Dans ce lot  de criminels figurent des athées, des juifs,  des chrétiens qui n’ont aucune conviction religieuse. Récemment un des leurs a publiquement avoué qu’il ne connaissait rien des préceptes de l’Islam. Ces gens sont des poisons nuisibles à la société et il faut les combattre énergiquement. Ils n’ont rien à voir avec les hommes religieux qui ne s’occupent que de la vulgarisation de la pensée du Sceau des prophètes. C’est donc pour enrayer la percée de l’Islam au Nigéria que Good luck  Jonathan qui voulait préserver la gouvernance des chrétiens a permis l’émergence de ce groupe de terroristes. Il n’a jamais montré un zèle pour les combattre. A mon avis il faut bien cerner le problème afin d’éviter des jugements hâtifs et erronés. Au Sénégal on ne connait pas cette tradition consistant à user de la force et du crime au nom de l’Islam.

Les vrais problèmes du Sénégal sont relatifs à l’insécurité galopante et à la rébellion casamançaise qui dure depuis plus de trois décennies. Les urgences sont donc ailleurs.  Il faut une plus grande introspection de la part de l ’Etat du  Sénégal et éviter de créer de nouvelles frustrations. On est en train de s’offusquer de l’origine du financement de certaines organisations islamiques. Pourtant pour la plupart les fonds récoltés sont utilisés pour la construction de mosquées  et de daaras.  Pourtant ce même Etat qui subventionne l’enseignement catholique ne se pose pas de questions sur l’origine des fonds injectés dans ce secteur de l’éducation. C’est un problème à revoir. Il faut éviter de stigmatiser les hommes religieux et d’installer une psychose inutile. Pour être juste et équitable il faut éviter de juger avec émotion et de ruer dans les brancards dans le seul souci de faire plaisir aux puissances occidentales qui se  liguent continuellement contre l’Islam.

Sur un autre point, j’invite à une plus grande vigilance pour le maniement des concepts et termes péjoratifs. Au Mali il est fait état de l’intervention du mouvement dénommé ‘’Ancharou Diné’’. Au Sénégal ce sont les talibés de Baye Niasse qui sont associés à ce terme. Il existe une différence fondamentale entre les deux structures qui n’ont aucun lien.

Il fait éviter d’avoir une vision étriquée et politicienne du problème. L’obsession d’un second mandant ne doit pas pousser à agir aveuglément. Au Sénégal il existe des familles religieuses qui  disposent d’hommes capables de réfléchir sur ce problème. Il faut les associer à la recherche d’une solution juste et durable et éviter la stigmatisation. On a vu le résultat que cela a entrainé en Casamance.

Le Sénégal est un pays de paix et il ne sert à rien de réveiller de vieux démons. Il faut faire preuve de retenue et de discernement pour faire face à ce genre de problèmes très délicats.

C’est pour inviter les uns et les autres à savoir raison garder et à s’attaquer à des maux plus terribles que sont la déperdition des mœurs, l’homosexualité et la criminalité galopante.

Cheikh Oumar Kouta  (Chef Religieux, Président de l’Association pour la Promotion des Valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie)

 

Section: 
Macky Sall, PASTEF et la vérité qu’on refuse de dire
Colloque du Gingembre Littéraire : vers une justice postcoloniale ? : Le Portugal face à ses responsabilités historiques
LEOPOLD SEDAR SENGHOR  PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE du SÉNÉGAL : RAPPEL HISTORIQUE
Le Phosphate Sénégalais : Un Levier de Croissance Économique ?
REDUCTION DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT : Quels impacts et quelles alternatives pour les pays africains ?
L’innovation militaire au Sénégal : Entre ambition et précautions
Oignons et pommes de terre : Les prix s’envolent, la spéculation commence à s’installer, et les mesures prises semblent ne pas convaincre
La candidature de M. Hott à la présidence de la BAD
Election de Sidi Ould Tah a la tête de la Bad : Soit une preuve d’amnésie, de tolérance des noirs africains ou de grand enfants
Macky SALL À L'ONU : DE L'URGENTE NÉCESSITÉ DE SOUTENIR SA CANDIDATURE !
Zone CFA : Trois forces financières mondiales à surveiller de près !
Sénégal, pays de paradoxes
Plaidoyer pour un Acte 4 de la Décentralisation : Pour des Territoires Résilients, Autonomes et Transformateurs
L’Horticulture : Une Science au Cœur de l’Avenir Agricole et Écologique
Le Sénégal, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la prochaine vague démocratique : Fascination de la Négation des valeurs du Sénégal
UNE OPPOSITION MINORITAIRE FACE AU DIALOGUE : Le choix risqué du boycott
Gaza ou l’effacement méthodique
DIALOGUER, VOUS DITES…
Des intellectuels, écrivains, constitutionalistes, chercheurs, économistes et sociologues, pour la préservation de la république, la sauvegarde des libertés et droits fondamentaux
Dialogue national du 28 mai 2025 : L’histoire ne doit pas se répéter !