Le procès du portrait "sexuel" de Zuma s'est ouvert à Johannesburg
Un tribunal de Johannesburg a commencé à examiner jeudi la plainte de l'ANC contre l'exposition d'un portrait du président Jacob Zuma exhibant son sexe, mais le juge a fait remarquer d'emblée que l'oeuvre d'art en question était déjà visible partout sur internet.
La galerie privée qui exposait l'oeuvre du peintre Brett Murray a en fait fermé ses portes depuis mardi, depuis que le tableau a été vandalisé et barbouillé de peinture par deux hommes.
L'ANC, le parti du président, a toutefois maintenu sa plainte contre l'artiste, contre la galerie, et contre un journal qui a publié une reproduction de l'oeuvre. "Cette image est déjà partout sur internet", a noté la juge Fayeeza Kathree-Setiloane, qui se demande "comment la Cour pourrait vérifier l'application" d'une quelconque interdiction.
Les partisans du peintre estiment qu'il s'agit d'un procès de la liberté d'expression, alors que ses contradicteurs considèrent l'oeuvre comme une insulte au chef de l'Etat, chargée en outre de connotations racistes. A l'extérieur du tribunal bondé, l'audience était retransmise sur grand écran, et quelques centaines de partisans de l'ANC chantaient et dansaient en suivant les débats.
Le tableau est une référence explicite à la vie privée du président polygame, 70 ans, qui a actuellement quatre épouses et 21 enfants, certains nés hors mariage.