Les chiffres et programmes de l’électricité
Permettre à toute la population sénégalaise d’accéder à l’électricité, d’ici 2025. Telle est l’ambition du gouvernement, avec un objectif intermédiaire de 60% en 2017. Le régime actuel a décliné ses ambitions, hier au sortir d’un conseil interministériel sur la question, tout en rappelant les efforts consentis, depuis 2012.
Le gouvernement a organisé hier un conseil interministériel sur l’électrification rurale, ‘’dans un contexte marqué par d’importantes découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal’’. À la sortie de la rencontre, le ministre porte-parole du gouvernement a fait le point sur la situation actuelle, tout en livrant les objectifs à moyen et long terme. Si l’on en croit Seydou Guèye, le Sénégal a pour ambition de garantir l’accès universel à l’électricité en 2025. Une volonté du chef de l’Etat plus ambitieuse que celle du système des Nations unies qui a fixé cet objectif à 2030. Dans cette optique, le pays s’est fixé un horizon intermédiaire qui consiste à arriver à un taux de couverture de 60% en 2017, ‘’largement à la portée’’ du pays, contre 31% actuellement.
Pour y arriver, le Sénégal compte sur 3 piliers : les contrats de concession avec les opérateurs privés, des projets d’électrification rurale à partir d’initiatives locales et surtout le programme national d’urgence d’électrification rurale prévu d’ici 2017. S’agissant de ce programme, le ministre révèle que 110 milliards ont été déjà mobilisés pour son financement. Ce qui représente les 54% de l’enveloppe nécessaire. Et pour le reste, le gouvernement trouvera les voies et moyens de décrocher un financement.
Cependant, l’atteinte des objectifs ne dépend pas uniquement de l’argent. Il y a également un certain nombre de mesures techniques et organisationnelles à prendre. D’après Seydou Guèye, le Sénégal n’a plus un problème de production d’électricité. Le défit auquel il est confronté est plutôt relatif au transport. Ainsi, parmi les recommandations du Premier ministre, il y a, en plus du plan de production de la Senelec, une stratégie et une mise en place d’un plan de transport, ‘’en cohérence avec le système d’exploitation du gaz’’. La stratégie de distribution sera donc mise en corrélation avec le potentiel énergétique, pour plus de compétitivité.
Harmonisation tarifaire
Troisième point parmi les recommandations : travailler à la finalisation des contrats de concession qui sont au nombre de 10. Dans ce sillage, le PM veut le renforcement des investissements dans le secteur afin de susciter davantage les offres spontanées pour l’atteinte des objectifs. Autre recommandation, l’harmonisation du différentiel tarifaire, afin qu’il n’y ait plus de disparités entre les tarifs du système de concessions et celui de l’électricité. Un état de fait qui, selon le ministre, est un facteur rédhibitoire qui n’encourage pas les citoyens à aller s’abonner. L’Etat veut trouver un modèle qui permette d’arriver à une harmonie des tarifs. De même, le gouvernement préconise un mécanisme harmonisé de paiement des factures. Les autorités veulent que les factures de tous les opérateurs soient payées, tous les deux mois, comme c’est le cas avec la Senelec.
En termes d’efforts consentis et de chemin parcouru, le pays est passé, de façon globale, de 24% de couverture en 2012 à 31% actuellement. 1 648 villages ont été électrifiés en 2012, contre 2 840 en 2015. Ce qui fait un plus de 1 192 villages, soit 72% de progression. Les ménages électrifiés qui étaient de 170 000 (24%) sont passés à 216 000 (31,5%). Le Sénégal dispose d’un programme de mixte énergétique qui s’appuie sur de l’énergie fossile et celle renouvelable. Il a pour objectif de fournir l’électricité à tous avec des coûts réduits.
BABACAR WILLANE