Arrestation d'un proche de l'ex-président Amadou Toumani Touré
Un homme d'affaires proche de l'ancien président Amadou Toumani Touré, a été arrêté le 9 juin à son domicile à Bamako par des hommes armés, selon des membres de sa famille. Selon l'agence de presse AFP, Amadou Daou a été arrêté par trois hommes armés, l'un d'eux, habillé en militaire, les deux autres, en civil. Il aurait été amené au camp militaire de Kati, près de Bamako. Début mai, la junte avait procédé à de nombreuses arrestations, particulièrement parmi les officiers supérieurs proches de l'ancien chef d'Etat Amadou Toumani Touré. Aujourd'hui, plusieurs avocats dénoncent leur détention jugée « illégale» et « inhumaine » au camp militaire de Kati.
Ils étaient, commandant de région militaire, chef d'état-major particulier du l'ancien président Amadou Toumani Touré ou encore fils d'un autre président Alpha Oumar Konaré, tous officiers supérieurs dans l'armée malienne. Or depuis début mai, leur vie a basculé dans le cauchemar.
Selon Maître Magatte Seye, avocat de Malamine Konaré et du général Hamidou Sissoko, leurs conditions de détention relèvent de la torture morale et psychologique. Ce ne sont pas des prisonniers ce sont des otages, expliquent-ils.
Selon les avocats, ils seraient au total plusieurs dizaines, officiers supérieurs et simples soldats des commandos parachutistes. Durant un mois, ils ont été détenus dans le plus grand secret dans le camp militaire de Kati, le QG de la junte, enfermés 24h sur 24h, sans promenade, sans nourriture suffisante, et sans aucune visite.
Tout récemment, le ministre de la Justice s'est rendu sur place, et depuis, nous confirme un des conseils de ces militaires, l'étau s'est un peu desserré. Les avocats ont pu rencontrer leur client « mais un avocat à la fois et toujours en présence d'un homme en arme qui écoute tout », rajoute-t-il. Difficile dans ces conditions de préparer sa défense.
Tous ces détenus sont accusés d'être de près ou de loin complices de la tentative de contre coup d'Etat les 30 avril et 1er mai. Leurs avocats demandent urgemment qu'ils soient inculpés et détenus normalement.
Les autorités maliennes de transition et les organisations de défense des droits de l'homme ont été saisies de ce dossier très sensible.