La star favorable à la taxation des riches
L'ex-star des Bleus converti au "hollandisme" ? Dans un entretien au magazine du Monde à paraître ce week-end, Zinedine Zidane prend position sur des questions politiques, ce qui est assez inédit, en se déclarant favorable à l'augmentation des impôts prélevés aux plus riches ainsi qu'au droit de vote des étrangers. Deux mesures qui figurent dans le programme présidentiel de François Hollande.
"Je n'ai jamais eu de problèmes avec le fait de payer des impôts, de reverser 50 centimes pour un euro gagné. Je ne vis pas en France mais je ne vis pas dans un paradis fiscal", assure l'ancien champion du monde 1998 qui va fêter ses 40 printemps le 23 juin prochain.
Une prise de position qui tombe à pic alors que ce projet est critiqué à droite mais également à l'étranger. Le Premier ministre britannique, David Cameron a ironisé et s'est réjoui d'accueillir des entreprises au Royaume-Uni si la mesure annoncée se concrétise.
"Je vis en Espagne, je paye mes impôts"
"Je vis en Espagne, je paye mes impôts comme tout le monde", précise l'actuel directeur sportif du Real Madrid. "Aujourd'hui, avec ce qui se passe, on va demander de l'argent à ceux qui en ont. C'est logique", affirme le champion d'Europe 2000 qui était interrogé sur le projet du président français de taxer à 75% la part des revenus supérieure à un million d'euros annuels.
"Zizou", fils d'immigrés algériens devenu icône de l'équipe "black-blanc-beur", se prononce aussi en faveur de l'autre proposition socialiste d'accorder le droit de vote aux élections locales pour les étrangers non européens.
"On ne va pas faire dix minutes là-dessus mais pour vous répondre clairement : quelqu'un qui contribue, en payant ses impôts, à la vie active du pays, a le droit de voter. C'est juste ce que je pense", affirme-t-il.
"Je lis les journaux"
C'est la première fois que Zinedine Zidane prend une position sur des sujets politiques majeurs, à l'exception de son intervention en mai 2002 contre Jean-Marie Le Pen, parvenu au second tour de l'élection présidentielle.
"Dire que je n'ai pas d'avis, on est loin de la vérité, bien sûr que je lis les journaux, que je vote aux élections. Je crains juste la récupération. J'ai été souvent très sollicité", avoue l'ancien footballeur de la Juventus de Turin.
Mais ça s'arrête là. L'ancien meneur de jeu des Bleus ne compte pas s'engager davantage. "Zidane, il va rester à sa place. Qui je suis, moi, pour donner des leçons ? C'est déjà tellement compliqué la vie (...) Je suis libre, libre comme l'air".