Transhumant !
La ficelle est trop grosse, mais le principe est intangible. Le procédé a beau être recouvert d'un épais voile de pudeur, le résultat final est classique. On quitte une majorité politique défaite par la sanction populaire et à laquelle on a appartenu pendant douze ans ; on atterrit dans une autre, la suivante, que l'on a combattue pendant douze ans, se payant même le luxe d'avoir été partie prenante à l'un des scandales politico-financiers symbole de l'incurie du système d'origine balayé par la vox populi du 25 mars ! Ça n'a pas d'autre nom que «transhumance». Me Ousmane Sèye est un transhumant politique ! Wade n'est plus là ? Va pour Macky alors !
Mais le fond de la question n'est pas dans cette caractérisation peu honorable par laquelle les Sénégalais désignent ceux des politiciens qui ont décidé d'être avec tous les pouvoirs qui passent. Le drame serait plutôt dans cette guerre pathétique sans cesse renouvelée que des dirigeants autoproclamés livrent à l'éthique et à l'honneur en avalant goulûment aujourd'hui ce qu'ils ont vomi hier. On nage dans une mare d'absurdités où ceux qui estiment être les plus malins cognent sans arrêt sur la morale en faisant croire qu'ils veulent apporter leur contribution à la construction démocratique dans notre pays. Charabia !
MOMAR DIENG
L'acte posé par l'avocat Sèye participe de ces attentats qui, à intervalles réguliers, frappent, discréditent la classe politique. Difficile de croire qu'il en est grandi, pas plus d'ailleurs que les sergents recruteurs du parti présidentiel tout heureux de leur prise. Tous vous diront qu'ils font de la politique et que la politique est une affaire d'additions. Soit. Mais alors, qu'ils arrêtent les petits bobards sur l'éthique et la bonne gouvernance !