Les enseignants sortent déçus, les examens menacés
C’est à huis clos que s’est tenue la rencontre entre les syndicats d’enseignants et une délégation du gouvernement au Conseil économique et social. Mais, après des heures de négociations, aucune solution concrète n’est ressortie de cette rencontre.
C’est après plus de trois heures de négociations que les enseignants et des membres du gouvernement se sont quittés sans trouver un terrain d'entente sur des accords de principes. Les représentants de syndicats sont sortis déçus et font dans la menace. “Aujourd’hui, nous nous attendions à des propositions concrètes et convenables. Mais, nous avons la ferme conviction que le gouvernement n’est pas dans les dispositions de respecter ses engagements. Il fait dans la cacophonie et le dilatoire. Au moment où les gens s’attendent à des propositions concrètes, on nous sert un discours subterfuge“, déplore le porte-parole du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire (CUSEMS), Abdoulaye Ndoye.
“Nous avons un sentiment mitigé dans la mesure où ça ne nous a pas surpris. Il nous faut des Assises sur l’éducation afin de trouver des solutions aux problèmes qui gangrènent l’école sénégalaise. Pratiquement, ils n’ont rien proposé, ils n’ont fait que tourner au tour du pot“, gronde Matar Thioune de l’Organisation des instituteurs du Sénégal (OIS). Les enseignants sont restés sur leur faim après la rencontre avec le ministre de la Fonction publique, Mansour Sy, et la délégation gouvernementale où ils s'attendaient à des réponses concrètes à leurs revendications. “La méthode de travail semble correcte, mais nous n’avons pas reçu les réponses espérées. C’est même regrettable qu’on nous amène jusqu’au 27 de ce mois pour nous livrer des réponses“, déplore le secrétaire général du SUDES, Mamadou Diaouné.
Les examens menacés
Mais, selon le ministre Mansour Sy, le gouvernement est toujours dans les dispositions de négocier. “Nous avons listé toutes les plateformes que les organisations ont signées avec les différents gouvernements. Nous avons recensé tous les accords qui sont en cours de réalisation, en identifiant, pour chaque accord, son niveau actuel de traitement, plus les nouvelles revendications. Nous voulons arriver à des accords qui nécessitent un engagement financier que nous puissions programmer dans le budget de 2013“, soutient-il.
Mais les syndicats restent catégoriques et attendent des propositions. “Nous voulons attirer l’attention des Sénégalais sur le fait que le gouvernement ne manifeste pas une volonté de satisfaire la plateforme des enseignants. Maintenant, nous allons assumer toutes nos responsabilités“, menace Abdoulaye Ndoye. ‘’Nous sommes face à des examens et en cas d’éventuels troubles, le gouvernement sera le principal responsable parce qu’il n’a pas montré une volonté manifeste de satisfaire les doléances des enseignants’’, ajoute le secrétaire général du SAEMS-CUSEMS, Mamadou Lamine Dianté.
ALIOU NGAMBY NDIAYE