''Nous sommes en train de réfléchir sur des schémas en cas de blocage''
Élu député à l'Assemblée nationale, Abdoulaye Ndiaye, responsable politique de l'Alliance pour la République (APR) à Grand-Yoff, informe que les parlementaires du parti de Macky Sall sont ''en train de réfléchir sur des schémas en cas de blocage''.
Vous avez remporté les élections législatives au niveau de Grand Yoff. Pouvez-vous nous faire un bilan?
Cela était prévisible par ce que nous sommes une commune qui polarise 83.000 électeurs et qui est très regardant par rapport à ce qui se fait à l’échelle communale. En ce qui concerne l’APR, nous avons fini de nous installer dans les différents quartiers de Grand- Yoff. Aujourd’hui, le résultat est là. Nous avons réalisé un très score et le différentiel est de l’ordre de 11 000 voix. Cela montre notre l’excellent travail au niveau de Grand-Yoff.
Vous avez certes gagné, mais avec 63 députés, l’APR n’aura pas une grande marge de manœuvre face à ses alliées. Est-ce que vous ne craignez pas un éventuel blocage au niveau de l’assemblée ?
Effectivement. Il y a plusieurs schémas. En homme averti, nous sommes entrain de réfléchir sur des schémas. Ce qui est sûr, c’est que nous avons prévu des mécanismes de gestion pour parer à toutes éventualités
Qu’est-ce que vous prévu concrètement ?
Pour l’instant, nous voulons constituer un groupe fort dans le Bokk Yaakaar. Maintenant, si la situation change, nous allons jouer avec les forces qui sont présentes.
En débauchant dans les autres partis ?
On dit souvent à situation nouvelle, stratégie nouvelle. L‘essentiel, c’est de faire fonctionner correctement l’hémicycle. C’est ce qui est important. On peut arriver à un moment où des forces vont préférer se mettre en groupe parlementaire. A partir de ce moment, on saura que cela fait partie des règles du jeu. Nous prendront acte.
Certains pensent que Macky Sall a trop servi ses alliés
Dans une certaine mesure oui, d’autre part on peut dire que c’est la loi de la démocratie. Macky Sall est quelqu’un qui aime partager. Nous avons été trop lésés. À l’avenir, nous allons veiller à cela.
Que pensez-vous du limogeage de Moustapha Cissé Lo de son poste de ministre conseiller ?
Il faut situer la question à deux niveaux. Le premier, c’est l’Exécutif. Dans ses prérogatives régaliennes, le président de la République a le droit de nommer qui il veut et de démettre quand il veut. Devant les sorties intempestives de Cissé Lô, il a été démis de ses fonctions. Le deuxième niveau, est qu’en un moment donné, au niveau de l’APR, on était dans une situation inconfortable. Cissé Lô passait tout son temps a poser des actes contraires à l’éthique et la déontologie. L’un dans l’autre, c’était une défiance vis-à-vis du président. Je partage cette décision du président de la République qui restaure l’autorité du chef.
Est-ce que vous pensez que ce poste doit revenir à l’APR, comme le souhaitent les cadres de votre parti ?
Ce débat n’est pas un débat public. Il doit se régler à l’interne. Il est libre à chacun de briguer ce poste. Mais il faut mettre en avant plusieurs critères. Le premier critère, c’est le critère de management et de l’expérience de l’État. Le deuxième critère, c’est l’appartenance à un parti politique. Nous réagissons en termes de Benno Bokk Yaakaar. L’APR est une entité de ladite coalition, mais cela ne veut pas dire que le prochain président de l’assemblée soit sortir de nos flancs. Jusque là, il n’y a aucune instance qui a tranché sur cette question. Il y a plusieurs possibilités qui s’offrent à nous. C’est à nous de voir quelle est la meilleure posture à adopter.
Quelles sont ces possibilités dont vous parlez ?
Il y a des gens qui parlent de Moustapha Niasse. Je pense qu’il n'y a pas péril en la demeure puisqu’il y a une expérience avérée. S’il est élu président de l’Assemblée nationale et que l’on voit qu’il est en porte-à-faux avec tout cela, nous prendront nos responsabilités.
PAR DAOUDA GBAYA