Publié le 28 May 2020 - 03:45
3 QUESTIONS A ABDOUKHADRE SANOKO, SOCIOLOGUE

‘’Quand on n’a rien à faire, on pense mal et on dégage une énergie infestée’’

 

On a noté, ces derniers temps, la recrudescence d’actes de violence atroce avec des coépouses et des belles-mères qui s’ébouillantent entre elles. Selon vous, qu'est-ce qui explique la hausse de ce phénomène dans la société sénégalaise ?

Cette violence s’explique par le contexte. Il faut savoir que la Covid-19 a fini de mettre tout le monde à bout de nerfs. Il y a aussi le trop plein de temps que chacun a, mais n’arrive pas à occuper. Et comme on dit : l’oisiveté est la mère des vices. Quand on n’a rien à faire, on pense mal, on réfléchit mal et on dégage une énergie infestée. Tous les vieux démons se réveillent ainsi. Le trop de temps mal exploité y est pour beaucoup.

Les femmes sont aujourd’hui plus exposées à cette violence, parce qu’elles sont vulnérables et pas assez protégées par la société. Elles sont aussi bloquées par la culture qui veut les discréditer.

Il a beaucoup été question de violences conjugales en Occident, avec le confinement. Peut-on s'attendre au même phénomène en Afrique ?

Nous n’avons pas les mêmes réalités socioculturelles. L’Occident surfe sur un hyper individualisme avec une grande apologie de l’intimité et de la liberté, pour ne pas dire libertinage. En Afrique, on a l’habitude de vivre dans cet environnement de production de chaleur humaine. Le seul hic est que les conditions économiques dégradées par la Covid-19 ont rendu tout le monde sous tension, à tel enseigne que ça peut déborder à tout moment.  

Donc, à mon sens, le confinement ne peut qu’exacerber cette violence qui était déjà ancrée dans notre société.

Comment prévenir ces violences dans notre société ?

Je crois que pour espérer dépasser cette situation chaotique, il faudra se tuer à créer une société juste et équitable, en donnant les mêmes droits aux hommes et aux femmes.  Il faut aussi travailler à endiguer certaines croyances les plus immuables, mais surannées qui voudraient qu’on voyait toujours la femme comme une propriété des hommes, une créature de second plan, une chose...

Pour se faire, l’éducation, le droit, la communication et la politique pourraient y foncièrement contribuer.

 

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