Des doctorants en droit lancent une pétition pour son annulation
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L’affaire très controversée de l’honorariat des anciens présidents du Conseil économique, social et environnement (Cese) atterrit finalement en justice. Après la requête auprès du procureur du mouvement Frapp/France dégage, des jeunes doctorants ont lancé, ce jeudi, une pétition pour exiger que les responsabilités soient situées dans cette affaire.
La polémique ne désenfle pas dans l’affaire du ‘’vrai-faux décret’’ n°2020-964 en date du 17 avril 2020, portant sur de supposés avantages qui seraient accordés aux anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
En effet, après la démarche du mouvement Frapp/France dégage qui a saisi le procureur pour exiger que lumière soit faite sur cette affaire, c’est au tour d’un groupe de jeunes doctorants en droit de lancer une pétition pour demander l’annulation de ce qu’ils considèrent comme ‘’le décret de la honte’’. Ils ont créé un mouvement dénommé ‘’Grande révolution active pour une citoyenneté émergente (Grace)’’. Ils sont inscrits dans différentes universités du pays et réclament ‘’l’ouverture sans délai d’une enquête pour situer les responsabilités’’ dans cette affaire. Ils disent condamner avec la dernière énergie ‘’ces pratiques qui n’honorent guère les plus hautes institutions’’.
‘’Il y a quelques jours, apparaissait le décret (n°2020-964 en date du 17 avril 2020). Ce décret dont l’authenticité a été mise en cause par le pôle de communication de la présidence de la République, à travers un communiqué de presse, n’a pas manqué de soulever une indignation générale de l’opinion publique sénégalaise. En dépit des différentes interprétations et démentis de la part des tenants du pouvoir, nous restons toujours sur notre faim quant à la manifestation de la vérité dans cette affaire. Et pour ne guère rassurer le commun des mortels, il nous a, à nouveau, été révélé le décret n°2020- 076 en date du 21 avril 2020, offrant le statut de membre honoraire du Cese à une ancienne présidente du Conseil économique et social’’, regrette Cheikh Mbacké Guèye, doctorant en droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, membre du mouvement Grace.
Avant d’ajouter : ‘’Le plus contradictoire dans toute cette histoire, est que ce dernier décret, et de manière assez claire, donne raison aux tenants de la théorie de l’authenticité du décret prévoyant les honoraires, dans la mesure où, dans le dispositif, il est fait allusion au décret n°2020-964 en date du 17 avril 2020 et est articulé ainsi qu’il suit : ‘Vu le décret n°2020-964 du 17 avril 2020 instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental.’ Ainsi, le doute n’est plus permis : nous sommes en face d’une forfaiture d’Etat, parce que ce dernier décret vient de confirmer l’existence du décret n°2020-964 du 17 avril 2020 et malgré d’autres sorties qui ne feront que mouiller davantage les coupables de cette forfaiture.’’
En attendant que lumière soit faite sur cette affaire, ils exigent le retrait sans délai de ces deux décrets de l’ordonnancement juridique. Et à l’instar du mouvement Frapp/France dégage, Cheikh Mbacké Guèye et ses camarades comptent introduire un recours en annulation du décret.