Les émeutes anti couvre-feu se sont poursuivies, hier nuit, malgré les bons offices joués par le gouverneur qui, plus tôt, a manié le bâton et la carotte.
Malgré les nombreuses sommations du gouverneur Oumar Mamadou Baldé, les jeunes Tambacoundois ont de nouveau violemment manifesté, hier nuit. A travers toute la ville de Tamba, il y a eu des affrontements entre les forces de l'ordre et les jeunes. La troisième nuit consécutive. Pourtant, hier matin, à la suite des manifestations anti couvre-feu des nuits précédentes, le gouverneur Oumar Mamadou Baldé s’est prononcé sur la question. Après avoir regretté les scènes de violence, il a rappelé que le responsable de l'ordre public est le préfet dans le département de Tamba.
C'est ainsi que, le mardi, il a demandé au préfet d'aller voir les jeunes et de privilégier la communication. Mais les manifestations de mardi soir ont montré que le message n'était pas passé. Par conséquent, le gouverneur Baldé dit avoir demandé, une nouvelle fois, au préfet d'inviter les personnes ressources et les responsables des différents quartiers, ainsi que le maire, hier, autour d'une table pour toujours dialoguer.
Il a déclaré : "Autant, nous sommes disposés à porter une oreille attentive aux populations de la région, autant il est absolument hors de question de laisser des scènes de violence, à la limite même de vandalisme, continuer à se poursuivre." De ce fait, il a averti les manifestants et leur a demandé de prendre leurs responsabilités, parce qu’il n'est pas question de semer l'anarchie dans la ville. Insistant sur le fait que le dialogue sera toujours privilégié, le gouverneur a dit sa ferme volonté de faire respecter la loi, partout dans la région.
S'adressant aux jeunes, il a ajouté : "Il est clair que jusqu'à maintenant, nous n'avons pas opté pour affirmer l'autorité de l'État, puisque nous considérons que ce sont nos enfants, ce sont nos jeunes. Mais cela ne peut pas perdurer." Ainsi, pour éviter d'en arriver à une situation critique, le chef de l’Exécutif régional a émis le souhait d’une méditation présidée par le préfet, avec le maire, les chefs de quartier, les représentants des jeunes et les imams. "Les rues n'appartiennent pas au gouverneur qui partira un jour ; elles n'appartiennent pas au préfet, au commandant de zone ou au médecin qui partiront un jour. Elles appartiennent aux Tambacoundois. Donc, personne n'a intérêt à détruire ce qui lui appartient", a-t-il conclu.
Des propos tombés dans l’oreille de sourds, puisque les jeunes sont redescendus dans les rues pour en découdre avec l'armée, la gendarmerie et la police. L'arrestation de certains de leurs camarades ne les a pas dissuadés. Ils ont brûlé des pneus et barré les rues, perturbant ainsi la quiétude des populations, dans un chaos absolu.
Au total, 13 jeunes manifestants ont été arrêtés ; 8 par l'armée et 5 par la police, lors des manifestations de mardi nuit. Le commissaire central, joint par ‘’EnQuête’’, a assuré que ces jeunes seront déférés. Car, selon lui, il faut faire des exemples, parce que ces mouvements d'humeur ne doivent plus continuer.
Boubacar Agna CAMARA