Situation déplorable à l’hôpital de Pikine
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L’affaire semble inédite et très alarmante. A l’hôpital de Pikine, les femmes enceintes suspectées de Covid-19, dit-on, donnent naissance dans une ambulance en panne stationnée devant le service des urgences. Une information battue en brèche par le directeur général de ladite structure.
Les femmes suspectées de Covid-19, qui viennent accoucher à l’hôpital de Pikine, donnent naissance dans une ambulance en panne devant le service des urgences de la structure. Des sources soulignent que lorsqu’un malade grave est suspecté de trainer la Covid-19, les zones d’isolement n’ont aucun équipement de prise en charge d’une urgence. Il n’y a pas d’oxygène, ni pousse seringue, encore moins de scoop et d’équipe infirmière pour une surveillance rapprochée. Toutefois, étant donné qu’il faut nécessairement une prise en charge, sinon ces malades meurent, l'alternative trouvée, pour ne pas contaminer d’autres malades ainsi que le personnel, est de les mettre dans une ambulance en panne.
Nos interlocuteurs ajoutent que le vrai malade ne réside pas dans les centres de traitement, ni dans les centres d’isolement. Le mal, disent-ils, est dans les autres structures sanitaires où les malades sont censés être dépistés. Si ceux qui sont nommés pour cette gestion ne remontent pas la réalité au niveau de la hiérarchie et laissent la situation empirer, dit-on, c’est pour maintenir leur poste.
Les dénégations du directeur
Cette information livrée par des sources avisées est fausse, selon le directeur de la structure. Le directeur de l’hôpital, Abdallah Guèye, joint par ‘’EnQuête’’, déclare : ‘’Je ne dirais pas que nous avons le meilleur dispositif. Mais nous nous sommes adaptés à la situation, parce qu'on se trouve en pleine banlieue et cela à tout son sens.’’
Selon lui, c'est très grave comme information et, sans doute, elle émane de personnes malintentionnées. ‘’Nous avons un service de gynécologie de référence. Il est dirigé par des professeurs d’université, des sages-femmes. On nous réfère de partout, parce que nous avons un excellent service. Si on isole les femmes en accouchement suspectes, c’est pour ne pas associer les cas suspects et ceux qui ne le sont pas. Les femmes accouchent au niveau de la salle d’accouchement. Il y a une ambulance, certes, mais équipée et on y reçoit les femmes juste pour les interroger, pour les situer par rapport à la pandémie, avant de les acheminer dans les salles’’, précise M. Guèye.
Le directeur général assure que, depuis la porte jusqu’aux différentes salles d’isolement, les mesures nécessaires sont prises. Tout est respecté, depuis le thermo-flash, le lavage des portes et la distanciation dans les salles d'attente. Par ailleurs, il prévient que l’hôpital n'est pas un centre de traitement. De ce fait, ils continuent à s’occuper des autres pathologies. Dans la même veine, dit-il, ils essaient de détecter les cas suspects qui sont isolés dans des salles dédiées. ‘’Il y a donc problème, quand on dit qu'il y a un manque d’équipement. On n'est pas un centre de traitement, mais d’isolement de deux jours ; le temps des résultats’’.
VIVIANE DIATTA