Le collectif des médecins doctorants en grève
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Depuis deux mois, le collectif des médecins doctorants est sans rémunération. Hier, ceux du centre de traitement des épidémies de Yoff ont entamé une grève de 48 heures renouvelable. Ils réclament des primes de risque et la rémunération des prestations de services.
Les médecins doctorants du centre de traitement des épidémies de Yoff viennent de mettre leur menace à exécution. Ils ont entamé hier une grève de 48 heures renouvelable pour non-paiement des primes de risque et des prestations de services. Depuis maintenant plus d'une semaine, ces blouses blanches n'ont cessé d'avertir le ministère de la Santé et de l'Action Sociale (Msas) pour le paiement de leur dû. Mais que de promesses leur ont été faites. Selon Docteur Mohamed Mansour Seck, membre du collectif, le Msas leur fait chaque fois des promesses qu'ils vont être payés, mais rien. La dernière date du vendredi 19 juin. " Ils ont dit qu'on va recevoir notre argent, mais rien. Deux mois sans être payés, c'est trop. Nous n'en pouvons plus. Nous avons besoin de nos primes et de la rémunération des services ", réclame-t-il.
Dr Seck explique qu’ils ont été sollicités par le Msas pour soutenir les autres médecins dans la prise en charge des patients atteints de Covid-19. Ce qu'ils ont accepté, vu l'évolution de la maladie et la souffrance des patients. Ils ont commencé le travail dans l'espoir de signer des contrats. Mais après deux semaines de besognes, le Msas a décidé de ne pas signer de contrats avec eux, prétextant qu'ils n'ont pas encore de diplômes. Toutefois, il a promis qu'ils recevront leurs primes de risque, comme tous les autres. Le médecin souligne que, même pour le paiement des primes, ils ont dû se battre. Mais, cela ne les a pas empêchés de continuer.
Leur surprise a été grande, lorsqu'au bout de deux mois de dur labeur, ils n'ont rien reçu. "Nous avons commencé le travail, depuis le mois de mai. Mais nous n'avons pas encore été payés. Alors que tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux, allant du professeur au brancardier, reçoivent une prime de 50 mille. Ceux qui travaillent dans les centres de traitement des épidémies ont une prime de risque de 150 mille francs sans distinction. Donc, nous devons recevoir 150 mille plus la rémunération de nos services, puisqu'on n'a pas de contrat", prévient Dr Seck. Ces médecins doctorants affichent leur incompréhension face à l’attitude du ministère. Car, pour Dr Seck, ils font le même travail que les seniors. D'ailleurs, dit-il, ces derniers ne sont pas nombreux dans les Cte. Selon lui, les Cte sont occupés par 70% de médecins doctorants. ‘’Le ministère au lieu de nous payer fait comme s'il nous offrait les primes, alors que ce n'est pas le cas. Nous travaillons. Nous assurons les gardes. Nous avons besoin de notre argent’’.
Ces médecins doctorants ont décidé de ne rien faire, tant qu’ils n’auront pas reçu leur rémunération.
VIVIANE DIATTA