Affaire Tobène
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La section de Tivaouane du mouvement Aar Li Nu Bokk est très remontée contre la brigade de gendarmerie de la ville. Ce mouvement citoyen l’accuse d’avoir exercé une violence à l’endroit des manifestants de Tobène, notamment sur leur camarade Ardo Gningue. ‘’Aar Li Nu Bokk/Tivaouane dénonce la violence injustifiée de la gendarmerie sur ce qui est appelé '’l'affaire Tobène’, lit-on dans une lettre adressée au commandant de la brigade de gendarmerie de Tivaouane et dont une copie a été envoyée, hier, à ‘’EnQuête’’.
‘’La gendarmerie a violenté les habitants de Tobène, Kër Maguèye et Maka Dieng. Elle a gazé des paysans. Elle a violenté des femmes. Elle a torturé notre camarade Ardo Gningue’’, dénonce le front citoyen, se demandant si ‘’la gendarmerie sénégalaise s’est transformée en milice privée’’. Pour le cas d’Ardo Gningue, il a été arrêté et gardé à vue pendant 72 heures, à partir du vendredi 14 août 2020, à la brigade de la gendarmerie de Tivaouane.
‘’Il a été torturé par 13 gendarmes dont 12 encagoulés qui recevaient les ordres de le tabasser par un haut gradé qui serait identifié par Ardo Gningue’’. Le commanditaire serait un colonel de la gendarmerie, commandant de la légion Centre-Ouest et chef des opérations des violences à Tobène, déplore Aar Li Nu Bokk/Tivaouane. Selon qui, Ardo Gningue a subi des coups et blessures volontaires, alors qu’’’il était sans défense’’, détenu dans le cadre d'une enquête.
...‘’Ce traitement inhumain et dégradant lui a occasionné un traumatisme moral et psychologique’’, a-t-il ajouté. ‘’Nous tenons à rappeler que la torture est un crime, en vertu de la Convention de New York de 1984. C'est sur cette base qu'un ancien chef d’État d’un autre pays a été jugé sur la terre sénégalaise, dans le cadre des Chambres africaines et a été envoyé en prison.
Donc, il est inadmissible qu'en 2020, des forces de l'ordre s'adonnent, dans les brigades de gendarmerie, à des pratiques dignes des maisons des esclaves et dans notre pays avec tous ses acquis’’, a déclaré Aar Li Nu Bokk/Tivaouane dans son communiqué. Et d’ajouter : ‘’Cette attitude de la gendarmerie constitue une violation grave des dispositions de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, de la Charte africaine des Droits de l'homme et des peuples, du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques des Nations Unies et de la Convention contre la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants’’. Pour Aarr Li Nu Bokk/Tivaouane, qui se dit soucieux du respect des droits et libertés individuels, ‘’nos forces de sécurité ne doivent pas inspirer la peur à ceux qu'ils ont pour mission de sécuriser’’.
Car, dit-il, une telle attitude est un cinglant échec de leur mission de sécuriser la population’’. Les membres de ce mouvement de contestation préviennent qu’ils ne laisseront pas ‘’ces bavures’’ prospérer et qu’ils n’accepteront pas qu'elles restent impunies lorsqu'elles se produisent. Pour eux, c’est leur engagement citoyen qui dérange. ‘’Si la gendarmerie a torturé Ardo Gningue pour lui faire avouer des faits imaginaires, pour accuser les membres de Aar LI Nu Bokk/Tivaouane, c'est juste que Aarr Li Nu Bokk/Tivaouane dérange’’, pestent-ils. ‘’Cette violence aveugle n’a pu que renforcer la détermination de celles ou ceux pour qui la défense des intérêts et des ressources du pays est devenue une mission citoyenne. L’intimidation ne passera pas’’, préviennent-ils.
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