Publié le 14 Oct 2020 - 22:51
REGLES D’ORIGINE

Moins de 10 % des lignes tarifaires en suspens pour l’opérationnalisation de la Zlecaf

 

Il reste encore moins de 10 % de lignes tarifaires pour lesquelles la question des règles d’origine n’est pas encore réglée, pour l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) prévue en janvier prochain. C’est ce qu’a confié hier, à ‘’EnQuête’’, le conseiller spécial du président de la République, Dr Fallou Samb, à l’occasion d’un forum tenu à Dakar sur la place du privé dans la Zlecaf.

 

A moins de trois mois de son opérationnalisation, des points restent encore à concrétiser pour que la Zone de libre-échange continentale africaine devienne une réalité. ‘’Actuellement, il reste moins de 10 % de lignes tarifaires pour lesquelles on doit régler les règles d’origine. Mais tout est calé sur le principe et les mécanismes, et cela ne posera pas un problème, surtout avec le nouveau délai du 1er janvier 2021. Au sein de la CEDEAO, les pays y travaillent. Nous avons le Tarif extérieur commun (TEC), une politique commerciale qui appartient à la CEDEAO’’, confie à ‘’EnQuête’’ le conseiller spécial du président de la République.

Docteur Fallou Samb prenait part, hier, au forum de Dakar sur la place du secteur privé dans le cadre de l’opérationnalisation de la Zlecaf. D’après lui, il reste concrètement, pour la mise en œuvre, une partie pour les services, dont 5 services sont prévus pour le démarrage de l’accord. Il s’agit du service professionnel, du tourisme, de la communication, du service financier et du transport. ‘’Ce sera prêt d’ici décembre. Il reste à peu près 10 % pour les règles d’origine et il y aura une deuxième phase qui va concerner les investissements, la concurrence et la propriété intellectuelle’’, ajoute-t-il.

Pour le conseiller spécial de Macky Sall en matière d’investissements, la Zlecaf sera un atout pour le secteur privé sénégalais, surtout dans le commerce. ‘’Dans la structure d’un prix de revient d’un produit importé, les taxes concernent 30 à plus de 50 %. Cela veut dire que l’élément de compétitivité va se faire à ce niveau. D’ici 10 ans maximum, 7 pour certains pays et 15 pour d’autres, 97 % de tous les pays vont être libéralisés. Ils ne feront pas de droits de taxe. Dans les 3 % des produits qui ne seront pas libéralisés, les PME qui les fabriquent ou qui sont impactées par ces produits-là pourront trouver une protection industrielle, tarifaire pour faire leur mise à niveau’’, explique-t-il. Dans le cadre de la gestion de la Covid-19, que ce soit au Sénégal ou ailleurs, le Dr Samb a noté qu’il y a des plans de gestion pour l’après-Covid dans lesquels il y a la capacitation technique, un renflouement sur le plan financier ouverts. Et qu’il est prévu, avec leurs partenaires, une aide multiforme pour les PME, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), surtout celles tenues par les jeunes et les femmes.  

Concernant les femmes, la présidente des femmes chefs d’entreprise du Sénégal, Nicole Gackou, a relevé qu’au Sénégal, 32 % des entreprises sont créées par les femmes âgées entre 35 et 54 ans, avec une prédominance du secteur agricole, de la transformation, du textile et de l’artisanat. D’après Mme Gackou, le premier défi que rencontrent les femmes, c’est celui de l’accès à l’information économique, commerciale. Ceci étant entendu que l’accès à la technologie et à l’innovation pour passer à l’échelle est aussi un problème des entreprises des femmes.

‘’Pour une bonne implication des femmes dans la Zlecaf, il faudrait travailler au renforcement du rôle du secteur privé informel des femmes dans la formulation des politiques commerciales, réduire le temps nécessaire pour que les marchandises passent de pays en pays. Mais aussi créer un environnement propice pour que les entreprises de service financier fournissent respectivement des crédits à l’exportation et des garanties. Et également travailler à ce que les femmes puissent détenir les techniques nécessaires pour un réel plaidoyer’’, préconise-t-elle.

Pour sa part, le chef d’équipe Gouvernance et stabilité de la Délégation de l’Union européenne au Sénégal a rappelé que ce sont ces MPME qui sont au cœur de l’économie du Sénégal et de la plupart des pays africains. Elles sont devenues source de développement économique, si l’environnement des affaires est ‘’favorable’’. ‘’Elles peuvent devenir source d’emplois, y compris d’emplois décents pour ces nombreux jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, avec l’envie de conquérir le monde. Ce sont ces MPME qui ont besoin d’appuis, de se formaliser, de se renforcer et de se développer. Je me permets d’attirer votre attention sur 4 points qu’il faut garder à l’esprit, au cours de vos échanges durant ce forum’’, note Amary Hoste.

Par rapport à ces challenges, le représentant de l’UE estime que, d’abord, il s’agit de l’amélioration constante de l’environnement des affaires. Pour lui, c’est la condition sine qua non pour la création, la formalisation et le développement de l’économie. Deuxièmement, c’est l’adéquation de l’éducation, de la formation professionnelle avec l’emploi afin de favoriser l’employabilité des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables.

‘’L’importance que représente l’agroéconomie n’est pas à négliger, à la fois comme élément clé du développement économique, mais aussi comme un enjeu humain capital pour permettre de bien nourrir une population croissante. Et à la suite de la crise liée à la pandémie, il est nécessaire de relancer et de reconstruire l’économie. Mais il faut la reconstruire en mieux. Il ne faut pas reconstruire ce que nous avons. Il y a certes des choses bien, mais il y a des éléments négatifs. Donc, il faut reconstruire de façon durable, en prenant en compte l’environnement et le changement climatique, et en assurant les emplois décents pour tous’’, conclut-il.

MARIAMA DIEME

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