Publié le 14 Mar 2021 - 00:53
MATAM – ALIMENTATION DU BETAIL

Le ministre Aly Saleh érige la ferme de Sémmé en exemple

 

La ferme du maire de Sémmé a fortement fasciné, par son caractère innovant, la délégation du ministre de l’Elevage et des Productions animales, en tournée dans la région de Matam. La culture fourragère, l’option de l’entrepreneur Habib Thimboo, pour nourrir en permanence le bétail d’herbes vertes, malgré le climat aride de la zone a été jugée fort ingénieuse.

 

Le nouveau ministre de l’Elevage et des Productions animales a passé 48 heures dans la région de Matam pour rencontrer les acteurs du secteur et faire le tour des différentes infrastructures implantées dans les départements de Matam, Kanel et Ranérou.

L’étape de Sémmé dans le département de Kanel a, sans doute, été le point culminant de la tournée du ministre. Située à plus de 60 kilomètres au sud de Ourossogui, la commune de Sémmé abrite la ferme innovante de Habib Thimboo, par ailleurs maire de la ville. L’alimentation du bétail n’est plus une équation pour le fermier qui a fait preuve d’ingéniosité, en jetant son dévolu sur la culture fourragère. Dans ce local, les bêtes sont nourris avec de l’herbe verte durant toute l’année. Cette prouesse d’alimenter les animaux en herbes vertes durant la longue saison sèche a fortement subjugué le ministre de l’Elevage qui le reconnait volontiers.

« Je suis extrêmement impressionné de ce bel exemple que nous venons de voir, dira-t-il d’emblée. Cette ferme confirme la vision exceptionnelle du chef de l’État qui consiste à dire que la modernisation de l’élevage, à partir du levier de l’alimentation, passe par un développement massif des cultures fourragères. Cet exemple mérite d’être montré aux Sénégalais. D’ailleurs, je prends ici l’engagement que je vais revenir ici accompagné des éleveurs du Walo et du Ferloo, pour voir ce qui est en train d’être fait dans cette zone sèche, pour montrer la voie à suivre, pour permettre à notre cheptel d’être beaucoup plus productif. Je félicite ainsi M. le Maire que je ne vais même pas appeler monsieur le maire, pour moi, c’est un entrepreneur en élevage. Je félicite donc l’entrepreneur en élevage que voici pour la grande initiative qu’il a prise pour montrer ce bel exemple et montrer à la jeunesse sénégalaise ce qu’il faut faire, parce que, quelque part, au-delà de l’alimentation du cheptel, c’est une voie dégagée pour offrir des opportunités d’emploi à notre jeunesse. »

L’équation de la vaccination

Lors de cette visite, l’objectif de rehausser le statut du secteur de l’élevage, affiché par Aly Saleh Diop, a trouvé un écho favorable auprès des éleveurs qui ont saisi l’occasion pour faire part de leur calvaire relatif à la vaccination du cheptel à leur ministre de tutelle. En effet, la pérégrination des troupeaux de l’année en cours a été retardée par la longue attente des vaccins qui jusque-là se font désirer.

Le ministre a dans ce sens justifié le retard, avant d’annoncer une nouvelle qui a fait sourire les éleveurs. « Je dois dire que notre campagne de vaccination a commencé, depuis le mois de novembre, et devrait se terminer à la fin de ce mois. Nous avions, dans les mois passés, eu quelques difficultés liées à la disponibilité des vaccins. Mais, le chef de l’Etat a permis à l’ISRA de disposer, l’année dernière, d’un système de lyophilisation d’un cout de 1 milliard 600 millions de nos francs, ça permettra au Sénégal d’être très rapidement autosuffisant en vaccins voire de procéder à des exportations », fait-il savoir.

La région de Matam est, en effet, une zone où le pastoralisme occupe une place de choix auprès des populations locales. Dans chaque concession, il existe un petit enclos, même si le constat laisse savoir que les propriétaires peinent véritablement à tirer profit de cet élevage. C’est ainsi que, depuis quelques années, le ministère de l’Elevage, avec une kyrielle de projets, a entamé une révolution du secteur. Des infrastructures telles que des parcs à vaccination ou des marchés à bétail sont construites dans les zones les plus reculées pour venir en aide aux éleveurs ruraux.

La tournée de deux jours effectuée par le ministre de l’élevage et des productions animales a permis de constater l’état de l’existant. La mini-laiterie de Ourossogui et le marché à bétail de la commune de Nabadji Civol ont été les sites visités dans le département de Matam par la délégation.

Remboursement des crédits

La rencontre avec les acteurs du l’élevage a permis au ministre Aly Saleh Diop de sensibiliser les éleveurs sur l’importance du remboursement des crédits. Un constat a révélé que la plupart des éleveurs trainent les pieds au moment de rembourser le crédit contracté auprès des banques. « La volonté du gouvernement est de vous aider à développer votre secteur. Nous vous facilitons l’obtention des crédits, mais, il faut savoir que les crédits doivent être remboursés, pour pouvoir obtenir des montants plus importants. Mais, si vous ne remboursez pas, non seulement, vous pourrez plus obtenir de prêt, mais aussi, les autres nouveaux dans le milieu n’auront pas la chance de pouvoir bénéficier de ces crédits. Alors je vous exhorte vivement à honorer vos engagements auprès des institutions financières », conseille-t-il aux acteurs.

Dans la même veine, le ministre a déclaré : « Nous avons l’ambition de rehausser le statut du secteur de l’élevage ; et rehausser le statut de l’élevage, c’est d’en montrer les potentialités, c’est aussi de sensibiliser les acteurs pour qu’ils y restent, pour qu’ils se forment aux différents métiers de l’élevage, mais aussi, arriver à susciter des vocations pour que d’autres viennent grossir les rangs pour qu’on ait une masse critique d’entrepreneurs en élevage capables de porter ce secteur qui, j’en suis sûr, permettra à notre pays de dépasser très rapidement le cap des deux chiffres en matière de croissance économique. Et c’est ça la vision du chef de l’Etat. »

 DJIBRIL BA (MATAM)

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