Les transporteurs appellent au secours
Plus d’une centaine de camions sont bloqués, depuis 6 mois, à la frontière entre la Guinée et le Sénégal. Le Satrans interpelle l’État pour décanter la situation et permettre le retour des chauffeurs qui sont en train de vivre un vrai calvaire.
Une centaine de camions sont bloqués, depuis 6 mois, à la frontière entre le Sénégal et la Guinée, plus précisément à Bountou Fourdou, Linkery, Sambaylo et Koundara, des localités situées à près de118 km de la ville de Tambacounda. Les véhicules sont stationnés là, avec leurs chargements de béton et de fer destinés à la Guinée.
Selon le secrétaire général du Syndicat des acteurs du transport national et transnational (Satrans) qui faisait face à la presse hier, ils y sont bloqués à cause d’un différend entre les deux pays, survenu lors de l’élection présidentielle guinéenne. Mamadou Ndiaye considère qu’ils sont en train de vivre les conséquences d’un problème qui ne les concerne pas.
‘’Qu’est-ce que des chauffeurs ont à voir avec une crise étatique ? On ne sait plus quoi faire, vu qu’ils sont une centaine de pères de famille coincés sur place, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Nous interpellons l’État du Sénégal, afin qu’il fasse un effort allant dans le sens de permettre aux camions de décharger leur contenu sur place, dans les plus brefs délais, et de laisser les chauffeurs rentrer chez eux. Ils sont en train de vivre une situation difficile. C’est vraiment pénible. Il y en a qui sont malades, sans oublier la chaleur qui sévit dans cette partie du pays. Tout ce que nous voulons, c’est le déchargement de ces camions, dans notre partie de la frontière, pour que les chauffeurs puissent revenir et vaquer à leurs occupations’’, lance M. Ndiaye.
Ensuite, poursuit-il, les négociations pourront se poursuivre entre les deux Etats. ‘’La situation est catastrophique. Nous avions fait une grève, il y a de cela deux mois. On ne veut pas arriver à ce stade, vu qu’il y avait eu un impact économique important. Il faut que le gouvernement réagisse, avant qu’il ne soit pas tard. Nous sommes à l’écoute, mais nous n’hésiterons pas à nous faire entendre, en paralysant le système, si nous n’obtenons pas gain de cause. On va bloquer les gros-porteurs, les camions lourds au niveau national, si on ne nous entend pas, car trop, c’est trop. Mais, on n’en est pas encore à ce stade’’, souligne le syndicaliste.
Mamadou Ndiaye renseigne qu’ils ont déjà rencontré leur ministre de tutelle qui avait donné des directives, dans le sens d’un règlement de cette question. Mais, depuis lors, fustige-t-il, rien n’a changé. Des autorités de la douane aussi ont été saisies dans ce sens, mais sans plus d’effet. ‘’On ne donne pas d’ultimatum, mais on sera obligé de passer à la vitesse supérieure. Nous souffrons, vraiment. On a parlé avec tout le monde. L’État n’a pas le droit d’abandonner ses citoyens, surtout pour un problème qui ne les concerne pas’’, estime Mamadou Ndiaye.
CHEIKH THIAM