L’ASN outille les laboratoires sénégalais
Le développement des activités de certification de produits et services qui connaissent une évolution très rapide, nécessite le renforcement des capacités des laboratoires, notamment avec l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). C’est ce qui justifie la tenue, hier, d’un atelier sur la norme ISO 17025 par l’Association nationale de normalisation (ASN).
Le Sénégal, à travers la Politique nationale de qualité (PNQ) se donne comme objectif, entre autres, l’édification d’un système de certification aux normes internationales. Pour cela, l’Organisme national de certification et l’Association nationale de normalisation (ASN) se sont fixé comme objectif, dans un futur proche, selon le directeur général de l’ASN, la mise en place d’un programme de certification des produits, mais également de certification des systèmes de management, etc.
‘’Pour le volet certification des produits, un maillon essentiel sont les analyses de laboratoires. Pour que ces dernières soient fiables et pour plus démontrer leur fiabilité, ces laboratoires doivent mettre en place des systèmes de management basés sur la norme ISO 17025. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire cette activité qui nous réunit. L’objectif visé est le renforcement des compétences des laboratoires en formant les personnels de ces laboratoires aux exigences de la norme ISO 17025, mais également partager avec eux les outils de mise en œuvre d’une bonne démarche qualité, afin de permettre à nos laboratoires nationaux d’accéder à cette certification’’, explique le DG de l’ASN, El Hadj Abdourahmane Ndione.
Aujourd’hui, d’après lui, le contexte est favorable, avec l’opérationnalisation du système ouest-africain d’accréditation qui leur permet d’avoir un ‘’accès facile’’. ‘’Aujourd’hui, il y a une dynamique globale qui devrait nous permettre, à terme, d’assoir une bonne infrastructure de la qualité. (…) Avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), il n’y a pas plus de barrières douanières. Ce qui va décider de la régulation du marché, c’est la certification et au niveau africain, on l’a très bien compris. C’est pourquoi, au niveau de l’Organisation africaine de normalisation, il y a un gros travail qui est en train d’être fait pour harmoniser les normes au niveau continental’’, souligne-t-il.
Avec l’ouverture de marché africain, le DG de l’ASN note qu’après l’harmonisation des normes africaines, ils ne pourront plus imposer les normes sénégalaises à un producteur nigérien. Ce seront les normes africaines qui seront en vigueur et vice-versa. ‘’Les producteurs sénégalais qui avaient un marché de 16 millions de consommateurs, auront maintenant un marché de près de 300 millions de consommateurs (NDLR : environ 1,2 milliard de consommateurs). Ce qui va lui permettre de tirer profit de cela, c’est la conformité aux normes et l’alignement à celles-ci, et le meilleur moyen de le prouver c’est la certification’’, explique El Hadj Abdourahmane Ndione.
A ce propos, le DG de l’ASN indique que son équipe s'est engagée dans la certification de produits selon la norme ISO 17065, avec notamment deux produits qui ont été préalablement certifiés : l'huile brute d'arachide des usines de la Sonacos Lyndiane et Ziguinchor, mais également l'eau de consommation en sachet Si Belle de Transversale SA, pour lequel elle a été accréditée en 2017. Et avec la Covid-19, l'ASN s'est résolument impliquée dans la lutte contre cette pandémie pour accompagner les autorités dans leurs stratégies de riposte, en élaborant des normes sur les masques barrières et sur les gels hydro-alcooliques.
Cela a abouti à la certification de masques barrières produits dans 196 structures de confection installées à Dakar et dans les régions, mais également à l'opérationnalisation d'un programme de certification des gels hydro-alcooliques. ‘’Aujourd’hui, nous avons des programmes de certification dans le secteur de la pêche et nous sommes en train de travailler sur d’autres programmes de certification sur les produits prioritaires, surtout pour les secteurs prioritaires sénégalais comme l’anacarde ou d’autres produits locaux transformés sur place. Ceci, pour mettre aux producteurs d’accéder à un marché beaucoup plus large. Pour ce faire, au niveau des laboratoires, le premier défi, c’est de prouver leurs compétences, qu’ils soient accrédités ISO 17025’’, poursuit M. Ndione.
Il convient de noter que le Sénégal, à l'instar des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Mauritanie, a adopté, par décret présidentiel, une politique nationale de la qualité (PNQ) qui vise à doter le Sénégal d'une infrastructure nationale de la qualité (INQ) opérationnelle et internationalement reconnue pour une meilleure compétitivité de l'économie sénégalaise et la protection de la santé et de sécurité des populations.
La PNQ couvre les volets de la normalisation, de l'évaluation de la conformité avec des laboratoires, des organismes d'Inspection et de certification dont les compétences techniques devraient être reconnues à travers l'accréditation de la métrologie et de la promotion de la culture qualité.
MARIAMA DIEME