Publié le 29 Aug 2012 - 12:06
ONG SÉNÉGALAISES DE DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME

À l'assaut de la citadelle Jammeh

La fronde s'organise contre Yaya Jammeh, le despote gambien. À la suite de l'exécution de 9 prisonniers dont deux Sénégalais, les organisations sénégalaises de défense des droits de l'Homme sont résolues à précipiter son départ. Une batterie de mesures sont annoncées.

 

''Un combat tout azimut qui ne se terminera pas, tant que Yaya sera au pouvoir''. C'est la résolution des organisations sénégalaises de défense de droits de l'Homme qui se sont réunies hier au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO). Me Assane Dioma Ndiaye de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Seydi Gassama d'Amnesty International-Sénégal et Alioune Tine de la RADDHO estiment que ''Yaya Jammeh ne jouit plus de ses facultés mentales''. ''Il est devenu paranoïaque'', a tonné Me Assane Dioma Ndiaye. Le président gambien, selon l'avocat, a complètement disjoncté, au point que ''des officiels gambiens appellent pour parler de cela. ''Il paraît même que les informations prêtées à Selbé Ndom l'ont rendu complètement fou'', s'est indigné le président de la Ligue sénégalaise des droits humains. La célèbre voyante aurait prédit un coup d'État en Gambie, selon la presse.

 

Attaque sur tous les fronts

Toujours est-il que l'heure de la retraite de Jammeh a sonné, estiment les ONG sénégalaises qui demandent à la Cedeao et à l'Union africaine d'interdire au ''dictateur gambien'' de participer à leurs réunions. La RADDHO, la LSDH et Amnesty International-Sénégal ne s'en arrêtent pas là. Les Organisations demandent à l'Union européenne de prendre des sanctions à l'encontre de Yaya Jammey. ''Que Jammeh soit interdit d'entrer dans les pays européens et que même ses avoirs soient bloqués, au besoin'', déclare Me Ndiaye.

 

Par ailleurs, deux actes ont déjà été posés, allant dans le sens de prémunir les 38 prisonniers condamnés à mort restants et de précipiter le départ du président gambien. Il s'agit de la saisie de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples. ''Nous avons demandé à la Cour africaine, comme le fait la Cour européenne quand il y a des violations éventuelles, de prendre des mesures préventives et d'ordonner à l'État gambien de surseoir à toute nouvelle exécution'', renseigne Me Dioma Ndiaye. Une plainte a été déposée auprès de la Cour pénale internationale, pour qu'une enquête soit ouverte pour crime contre l'humanité contre Yaya Jammey, alors que les ONG sénégalaises, de concert avec leurs homologues gambiennes, s'apprêtent à saisir la Cour de justice de la Cedeao. Il s'agira de ''montrer tous les crimes que Yaya Jammey a commis ces dernières années'', explique le président de LSDH, notamment ''les disparitions des opposants''. D'ailleurs, elles demandent la délocalisation de la commission africaine des droits de l'Homme et des peuples qui est basée en Gambie.

 

La passivité de l'État du Sénégal

Toutefois hier, les organisations de défense des droits de l'Homme s'en sont également prises à l'État du Sénégal qui ''n'a pas pris ses responsabilités et n'a pas satisfait ses obligations, notamment de secours et d'assistance à l'égard de ses nationaux''. ''Les ONG ont fait leur travail d'alerte précoce et on n'a pas senti l'action de l'État qui pouvait dissuader cette exécution'', s'est insurgé Me Assane Dioma Ndiaye. Pour rattraper le coup, les ONG demandent à l'État du Sénégal de rappeler son ambassadeur pour consultation.

Un sit-in est prévu jeudi devant l'ambassade de Gambie à Dakar.

 

 

Gaston COLY

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