CRIMINALITÉ FAUNIQUE AU SÉNÉGAL EN 3 ANS
Quinze trafiquants condamnés et 15 peaux de léopards saisis
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Entre 2018 et 2021, dans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique entre Kédougou, Tambacounda, Kolda et l’aéroport international Blaise Diagne, 15 personnes ont été condamnées et 15 peaux de léopard saisies au Sénégal.
Le Sénégal est parti pour battre le record, concernant le trafic intense d’animaux au niveau de l’Afrique de l’Ouest. En effet, selon nos informations, entre 2018 et 2021, les opérations menées par la Direction des parcs nationaux, en collaboration avec les commissariats centraux de Kédougou, de Tambacounda, Kolda et l’aéroport international Blaise Diagne, et l’appui du projet Eagle Sénégal, 15 peaux de léopard ont été saisies au Sénégal et 15 trafiquants condamnés par les différents tribunaux du pays.
D’après Eagle Sénégal, pour ce troisième trimestre de l’année 2021, la dernière opération menée à Kédougou, de concert avec la Direction des parcs nationaux, une opération est réalisée le 2 août dernier. Elle a permis d’interpeller quatre présumés trafiquants pris en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation de deux peaux de léopard.
Elle porte, renseignent nos sources, pour ce troisième trimestre de l’année 2021, à 11 le nombre de peaux de léopard saisies à Kédougou et 11 trafiquants interpellés (dont sept déjà condamnés). La dernière saisie à Kédougou date seulement d'il y a moins de deux mois, avec deux peaux de léopard saisies et trois trafiquants de faune condamnés entre 3 et 6 mois de prison ferme.
Par ailleurs, ces léopards du parc national du Niokolo-Koba, de Kédougou ou des pays voisins, sont souvent capturés et tués dans des conditions inhumaines. Pourtant, ajoutent nos sources, ils sont intégralement protégés et ne bénéficient d'aucune autorisation de commerce possible, morts ou vivants. Cette espèce est décidément conduite par les trafiquants sur le mauvais chemin de l'extinction en Afrique de l'Ouest.
‘’La situation du trafic de faune est inquiétante dans le sud du pays. En effet, nous appuyons les services du gouvernement du Sénégal dans la lutte contre la criminalité faunique, depuis 2013 et nous n'avons jamais eu à constater, avant 2020, une telle ampleur de trafic de peaux de léopard et de dents d'hippopotame dans le sud du pays. Ces deux espèces sont hautement protégées par des textes de loi sur l'ensemble du continent africain, y compris au Sénégal, car leurs populations sont proches de l'extinction continentale. Malheureusement, toutes ces espèces en voie de disparition le sont parce qu'elles sont très recherchées par les trafiquants et leurs commanditaires, afin de les importer-exporter illégalement pour de riches clients qui les achètent pour leur viande, vertus médicinales (scientifiquement prouvées inefficaces) ou leur fonction décorative. Ce qui laisse clairement penser que la demande est si forte à présent que même les bébés autrefois épargnés sont aujourd’hui exterminés’’, se désole notre source.
CHEIKH THIAM
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