Le Sénégal se prépare à la riposte
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La maladie à virus Ebola (appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle chez l’homme. Présente dans certains pays de l’espace CEDEAO, le Sénégal se prépare au cas où la maladie se signalerait. Depuis plusieurs jours, des agents de l’hygiène se réunissent à Diourbel pour réfléchir sur la riposte.
Le Sénégal se prépare à une éventuelle présence de la maladie Ebola sur son territoire. Depuis quelque temps, les agents du Service national de l’hygiène se réunissent pour définir des stratégies de riposte. A Diourbel, pendant une semaine, ils ont réfléchi sur les voies et moyens de faire face à la fièvre hémorragique Ebola, au cas où elle surviendrait dans notre pays. Une source ayant pris part à la rencontre qui s’est tenue à la région médicale de Diourbel confie : ‘’Pour les agents d’hygiène qui viennent des régions du Centre comme Fatick, Kaolack, Kaffrine et Diourbel, la maladie est presque à nos portes. Donc, il faut trouver les moyens et les stratégies à mettre en place pour une éventuelle riposte contre la maladie, si elle venait à être présente dans notre pays.’’
Pour rappel, au mois de mars dernier, le gouvernement des États-Unis, par l'intermédiaire de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), avait débloqué une enveloppe de 400 000 dollars US (environ 220 millions de francs CFA) pour appuyer les activités de prévention et de lutte contre la fièvre Ebola au Sénégal. Ce financement avait été accordé en réponse à l'épidémie d'Ebola survenue en Guinée au mois de janvier 2021. Le Sénégal est considéré comme un pays très exposé au risque de propagation de cette maladie mortelle, en raison de sa proximité avec la Guinée voisine.
A noter que la maladie à virus Ebola est une pathologie grave, souvent mortelle, qui touche les êtres humains et d’autres primates. Les taux de létalité ont varié entre 25 à 90 %, lors des épidémies précédentes.
Néanmoins, il existe désormais un traitement efficace, et si les patients sont pris en charge à un stade précoce de la maladie, avec en parallèle des soins de soutien, leurs chances de survie s’améliorent considérablement. Les premières flambées de maladie à virus Ebola sont survenues dans des villages isolés d’Afrique centrale, à proximité de forêts tropicales. Mais la flambée qui a sévi en 2014-2016 en Afrique de l’Ouest a touché de grands centres urbains ainsi que des zones rurales.
Pour Aliou Diouf, un spécialiste en santé, ‘’la participation de la communauté est essentielle pour juguler les flambées. Pour être efficace, la lutte doit se fonder sur un ensemble d’interventions : prise en charge des cas, mesures de prévention des infections et de lutte, surveillance et recherche des contacts, services de laboratoire de qualité, inhumations sans risque et dans la dignité, et mobilisation sociale. Les soins de soutien précoces axés sur la réhydratation et le traitement symptomatique améliorent les taux de survie. Aucun traitement homologué n’a pour l’instant démontré sa capacité à neutraliser le virus, mais plusieurs traitements (dérivés du sang, immunologiques ou médicamenteux) sont à l’étude’’.
En effet, la maladie à virus Ebola peut être difficile à distinguer cliniquement d’autres maladies infectieuses comme le paludisme, la fièvre typhoïde, la méningite et d'autres fièvres hémorragiques virales. Les symptômes peuvent être une fatigue fébrile à début brutal, des douleurs musculaires, des céphalées et un mal de gorge. Ils sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, de symptômes d’insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes (par exemple, saignement des gencives, sang dans les selles). La réhydratation de soutien par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie. Aucun traitement disponible n’a pour l’instant fait ses preuves contre la maladie à virus Ebola. Néanmoins, toute une gamme de traitements potentiels, y compris des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux sont en cours d’évaluation.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)