''Pourquoi je me suis mis à l'édition...''
Le groupe Avenir Communication étend ses activités en éditant son premier ouvrage : ''Ma part de vérité''. Un livre entretien réalisé par les journalistes Bachir Fofana et Baye Dame Wade avec le Pr. Abdoulaye Sakho. Bien ancré dans le secteur médiatique, Madiambal Diagne, président du groupe Avenir Communication, éditeur du journal ''Le Quotidien'', explique à EnQuête les raisons qui l'ont poussé à verser dans ce créneau, ses chantiers, son financement, ses rapports avec la concurrence et de l'éventualité d'un retour sur le marché de l'hebdomadaire Week-end Magazine.
Vous venez de vous lancer dans l'édition d'ouvrage, pourquoi ce choix ?
Le volet édition a été une des missions que voulait s'assigner le groupe Avenir Communication. Dans son objet social, nous avions prévu de faire dans l'édition notamment dans la publication de livres. Il est vrai que nous avons tardé à le faire. Nous avons entamé cette expérience-là avec le livre entretien réalisé par nos confrères Bachir Fofana et Baye Dame Wade avec le Pr. Abdoulaye Sakho. C'est une première comme je l'ai dit lors de la cérémonie de présentation du livre. Mais nous pensons que c'est parti pour une série de publications. Des personnes nous ont approché pour nous faire des propositions afin de voir comment elles pourraient se faire éditer chez nous. Nous sommes en train d'étudier la question. Nous pensons aussi qu'à l'interne, il y a des journalistes de chez nous qui seraient dans une logique de pouvoir faire des productions qui pourraient faire l'objet de publication. D'ailleurs, il y avait même des projets qui étaient là. Nous avions agité l'idée de faire un certain nombre d'ouvrages réalisés par des gens de chez nous mais aussi d'autres confrères ou des gens de divers horizons. Nous attendons de voir. En tout cas, nous pensons que ça peut-être utile. D'abord, cela peut aider dans les activités du groupe Avenir Communication. Ensuite, cela va participer à l'animation de la vie culturelle et intellectuelle du pays.
Y a-t-il des projets d'édition sur lesquelles vous êtes avancé ?
Bon, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Nous avons, pour le moment, deux propositions de publication. Mais nous venons de sortir un livre, attendons de l'évaluer. Je crois qu'il ne sert à rien de faire une course quelconque. Il y a d'autres grands chantiers qui sont vraiment en cours. Je ne peux pas en dire plus. Nous attendons d'évaluer d'abord la publication qui est sur le marché, de voir la pertinence d'une telle publication vu qu'on ne peut pas publier n'importe quoi. Il y a des offres de publication qui nous ont été faites, on les étudie avec circonspection parce que quand on publie quelque chose, on engage son label, sa crédibilité. Donc, il faut être regardant.
Mais la concurrence n'attend pas, elle ; il existe des maisons d'édition qui publient des ouvrages tous les 15 jours...
Nous ne sommes pas dans cette logique de publications frénétiques. Nous publierons quand nous le sentirons. La concurrence n'attend pas, c'est vrai, mais les gens ne publient pas les mêmes livres. Quelqu'un peut publier un livre tous les 15 jours, quelqu'un d'autre tous les 5 ans, et que l'ouvrage publié tous les 5 ans soit un best-seller. Ce qui importe pour nous, c'est que nous sentons le projet et que la publication puisse apporter quelque chose aux Sénégalais.
Comment voyez-vous la concurrence dans l'édition au Sénégal ?
Pour le moment nous sommes vraiment des novices dans le secteur. Donc, nous ne sentons aucune concurrence. D'ailleurs, quand nous avons publié ce premier livre, il y a des maisons d'édition qui nous ont approché pour avoir l'ouvrage dans les rayons de leur bibliothèque. C'est vous dire que de ce côté-là, il y a une grande ouverture d'esprit. Personne ne peut accaparer le monde de l'édition vu le nombre de publications qui sortent de par le monde. Ce secteur ne peut être une chasse gardée. Il y a un champ pour tout le monde. Je ne vois franchement pas de problème.
Après une première publication, comment appréciez-vous ce monde ?
C'est un peu trop tôt de porter un jugement quelconque. Je sais que c'est une expérience qui me semble exaltante et qu'il faut capitaliser. J'y trouve vraiment de l'intérêt. C'est une expérience nouvelle, on apprend des choses. Moi, avec cette première publication, j'ai découvert des choses qui m'étaient jusque-là inconnues. Je n'ai pas encore assimilé toutes les ficelles de ce métier. Je suis en apprentissage. J'espère trouver assez d'intérêt pour continuer cette expérience qui, pour le moment, m'intéresse et m'exalte.
Quel est le coût financier de l'édition de ce premier ouvrage ?
Pour le moment, c'est un livre qui n'a pas coûté très cher. Nous avons essayé, pour une première, de réduire au maximum les coûts d'impression, de fabrication du livre. De ce côté-là, vraiment, il n'y a pas de soucis à se faire. Il a coûté le strict minimum, ce qui explique le prix très populaire de 3000 F Cfa auquel il est vendu. Nous avons pensé qu'il faut le vendre à bas prix pour d'abord rendre populaire la diffusion du livre et ainsi permettre à toutes les bourses de pouvoir se l'offrir. Mieux, nous avons même fait un prix spécial étudiant. Pour tout acheteur qui présente sa carte d'étudiant, on lui vend le livre à 2000 F Cfa. C'est pour dire qu'il y avait une volonté de populariser le livre et de le rendre accessible à tous. Pour cette publication-là, nous ne cherchons vraiment pas à faire de l'argent. Nous avons surtout voulu faire une première et montrer au public que nous pouvons apporter notre concours à tout écrivain et à toute personne qui a des choses à publier et qui trouverait difficilement une maison d'édition. Cela semble susciter un engouement ; il y a de grandes personnalités qui nous ont déjà contactées et nous ont fait part de leur volonté de voir dans quelles mesures publier ensemble quelque chose.
Vous parlez de coût dérisoire pour la production. Peut-on avoir un chiffre ?
Je n'ai pas de chiffre exact en tête. Je ne m'occupe pas de cela. C'est plutôt l'administration qui s'en charge, elle s'occupe de comment on paie ceux qui font la mise en page, etc. Je suis dans l'incapacité de dire réellement combien cela a coûté. Honnêtement, quand bien même c'est dans nos comptes.
Votre hebdomadaire Week-end Magazine ne paraît plus. Serait-ce pour compenser ce vide que vous vous êtes lancé dans l'édition ?
Non, cela n'a rien à voir. Parce que comme je vous l'ai dit, la société Avenir Communication, créée depuis janvier 2002, comporte dans son objet social l'option édition. Week-end Magazine a été mis sur le marché en 2007. Donc, je rappelle que c'est une opportunité qui s'est présentée et a été saisie. Il y avait franchement des manuscrits qui étaient là. Je n'avais pas jugé de la pertinence de la publication à l'époque, c'est pourquoi cela n'a pas été fait. Cette fois-ci, les conditions ont été présentes pour le faire et on l'a fait. Il n'y a pas de soucis pour cela.
Peut-on s'attendre à un retour de Week-end Magazine dans les kiosques ?
Je crois qu'il y a effectivement des discussions qui sont très avancées pour le retour de Week-end Magazine sur le marché sénégalais. Je ne veux pas, à ce propos aussi, vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On a bon espoir que le projet va revenir, parce que c'est une demande très forte du public. Croisons les doigts et espérons que tout soit mis en œuvre et les conditions favorables pour le retour de Week-end Magazine.
BIGUÉ BOB
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