Publié le 11 Mar 2022 - 01:39
MALADIES HEMATOLOGIQUES

Docteur Edgard Lontsi appelle au don de sang

 

Le traitement des maladies hématologiques requiert la disponibilité constante de sang. C’est pourquoi le docteur en hématologie, Edgard Lontsi, a lancé, hier, un appel à la population à donner du sang. Il s’est exprimé au cours d’une cérémonie de don de sang organisée par les femmes de la Division du matériel et du transit administratif. 

 

La stabilité de poches de sang est souvent perturbée au Sénégal. Maintes fois, le directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a alerté, quand la banque est vide. Même si le pays n’est pas en pénurie, l’hématologue, Docteur Edgard Lontsi, demande à tout le monde, même trois fois par an, de donner du sang.

EDS en hématologie clinique au CNTS, Dr Lontsi a lancé cet appel, hier, au cours d’un don de sang organisé par l’Amicale des femmes de la Division du matériel et du transit administratif.  

Selon lui, le Sénégal se démarque par rapport à plusieurs pays africains, parce que déjà, le sang est disponible gratuitement. C’est un atout. Mais, précise-t-il, on fait toujours face à d’autres problèmes, parce que le sang n’est pas un médicament. C’est quelque chose, rappelle-t-il, qui provient des êtres humains. ‘’Donc, pour avoir du sang, il faut perpétuellement des donneurs. Des périodes de pénurie, ça existe. Pendant un ou deux jours, il peut arriver qu’on n’ait pas de sang, mais de manière globale, il y a une certaine stabilité à la banque de sang du CNTS’’, rassure-il. 

A son avis, il faut une grande mobilisation des uns et des autres, que chacun donne de son sang avec fierté, avec beaucoup d’envie et de joie. Parce que, renseigne Dr Lontsi, dans les maladies du sang, il y a des maladies bénignes. C’est-à-dire des maladies qui ne sont pas cancéreuses. Il y a aussi des maladies qui sont vraiment malignes. ‘’On parle d’hémopathie maligne et bénigne. Dans les hémopathies bénignes, vous avez la drépanocytose, par exemple. Ce sont des patients qui ont des hémoglobines qui ne sont pas normales. C’est des patients qui sont constamment en anémie et il faut constamment transfuser. Donc, s’il n’y a pas des donneurs bénévoles, en aucun moment, on peut réellement prendre en charge ce patient. Pourtant, c’est une maladie génétique’’, explique-t-il.

Docteur Edgard Lontsi souligne qu’il y a beaucoup de maladies, même de la membrane des globules rouges, qui font entrer une certaine personne en anémie. ‘’Beaucoup de femmes ont des carences en fer, notamment liées aux accouchements, aux règles qui sont parfois très abondantes. Parfois, vous avez des femmes que vous recevez en urgence, à deux grandes hémoglobines. Vous êtes à la garde un soir, vous avez deux grandes hémoglobines ; il faut trouver rapidement une poche de sang, sinon, le patient décède, parce que le seul remède du sang, c’est le sang. Il n’y a pas d’autres remèdes’’, précise-t-il.  

S’agissant des hémopathies malignes, c’est-à-dire les leucémies, il soutient que c’est encore plus grave, parce qu’une leucémie aigüe, c’est des patients qu’il faut transfuser tout le temps. ‘’C’est des patients pour qui on réalise la réanimation hématologique, notamment par des transfusions à la fois déconcentrées globulaires et déconcentrées de plaquettes. Parfois, on en a besoin notamment, dans le cas des coagulations intravasculaires disséminées, des plasmas’’, fait-il savoir.

En outre, il a donné l’exemple des aplasies modulaires, des personnes qui ont une moelle fibrosée. ‘’C’est une moelle qui ne produit pas, alors que c’est la moelle qui fabrique le sang. Un patient qui a une aplasie modulaire, sa moelle ne produit carrément pas. C’est un déficit quantitatif en éléments du sang. Ce patient doit être sous-programme transfusionnel. C’est la même chose pour les drépanocytaires qui ont des antécédents d’AVC. Ils doivent aussi être perpétuellement sous programme transfusionnel. Il y a tellement d’indications en hématologie. Donc, on est content de recevoir toujours du sang, parce que c’est une arme quasi incontournable dans la prise en charge de nos malades, en dehors des autres médicaments qui peuvent être associés’’, éclaircit Dr Edgar Lontsi.

Avant d’ajouter : ‘’Donnez du sang. Il n’y a pas de risque. Parce qu’avant de donner, il y a une équipe médicale avec des médecins qui se rassurent que vous pouvez donner du sang. Vous pouvez venir pour donner et on dit que vous n’êtes apte. Parce qu’on ne peut pas tuer un malade pour un autre qu’on n’est même pas sûr de sauver. Du coup, ceux qui donnent le sang sont vraiment aptes à donner et cela ne change rien’’, rassure l’hématologue.

VIVIANE DIATTA

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