Des conseillers agricoles outillés pour l’atteinte des objectifs
Dans le cadre de la mise en œuvre d’un partenariat entre le Programme agricole Italie-Sénégal 3 (Pais/3), le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) et AfricaRice, 18 conseillers agricoles sénégalais sont formés sur la gestion intégrée de la riziculture. Une opportunité pour mieux produire ce que nous consommons.
Superviseure des conseillers agricoles, Yaye Coura Fall fait partie de ceux qui ont suivi une formation sur la gestion intégrée de la riziculture. Une formation qui leur a permis de renforcer leurs capacités, d’acquérir des connaissances très importantes dans le cadre des pratiques rizicoles, notamment du travail au sol à la récolte, en passant par toutes les étapes du processus de développement végétatif des cultures. Elle a réitéré l’engagement de ses collègues conseillers agricoles à mobiliser toutes les énergies pour aider le gouvernement à relever tous les défis du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar).
"Il est grand temps que notre pays mette définitivement un terme aux importations massives de riz, surtout au moment où, compte tenu des conséquences désastreuses des crises économiques qui sévissent dans le monde, dues à la pandémie de la Covid-19, de la guerre en Ukraine, tous les pays exportateurs du riz vers l’Afrique ont tendance à consommer sur place leurs propres produits agricoles", a signalé Yaye Coura Fall.
Raison pour laquelle, a-t-elle poursuivi, la formation leur permettra de démultiplier leurs connaissances auprès des producteurs. "Sur la base de ce que nous avons appris, nous leur expliquerons les stratégies et techniques à mettre en œuvre pour respecter le calendrier cultural, les itinéraires techniques, pour traiter et entretenir les cultures au moment opportun, pour mettre les doses d’engrais nécessaires au développement du riz dans les champs, etc.", a-t-elle soutenu.
La formation pour contribuer à l'autosuffisance
Ragaillardi par les connaissances acquises lors de l'atelier, le conseiller agricole Birane Diouf a laissé entendre que le Sénégal est arrivé à un moment crucial, qui l’impose à consommer ce qu’il produit et à produire ce qu’il consomme. "Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour développer notre agriculture. Nous avons le soleil, la terre, l’eau, les intrants agricoles, les ressources humaines, des ingénieurs agronomes, des riziers (transformateurs du riz paddy), des chercheurs de l’Isra, de la Saed, des universités, d’AfricaRice, très compétents et pertinents, des producteurs engagés et dévoués et autres acteurs capables de satisfaire la demande nationale en riz", a déclaré M. Diouf.
Pour le formateur et chercheur agronome à AfricaRice, Dr Ali Ibrahim, les responsables du programme agricole italien (Pais/3) se sont engagés à soutenir les objectifs du Sénégal en matière de souveraineté alimentaire, en contribuant efficacement à l’amélioration de la production rizicole et des revenus des populations rurales sénégalaises, par la facilitation de l’accès au crédit pour un développement local durable. "Un des objectifs du programme est également de contribuer à l’intensification durable de l’agriculture à travers le renforcement des femmes et des jeunes agriculteurs dans la riziculture pluviale, le maraîchage, la transformation après-récolte et la commercialisation des produits agricoles", a expliqué le chercheur nigérien.
Cet engagement, a ajouté le Dr Al Ibrahim, est fort apprécié, car le défi majeur du gouvernement du Sénégal est d’améliorer la production vivrière dont le riz constitue une des céréales les plus importantes, avec une consommation de 90 kg par habitant/an. "C’est dans cette perspective que s’inscrit la convention liant le Pais3 et le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar). D'ailleurs, le Pnar a pu relever le défi de former 18 stagiaires au niveau du centre de formation d’AfricaRice", a-t-il indiqué.
Avant de conclure que l’objectif global de cette session de formation, est de fournir aux conseillers rizicoles du delta, de la vallée du fleuve Sénégal et d’autres localités sénégalaises, une formation de base sur la riziculture. "Au sortir de la formation, ils seront mieux outillés et formés aux tâches d’encadrement, de conseil agricole et rural qui constituent leurs principales préoccupations", a rappelé le Dr Al Ibrahim.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS