La DPEE chiffre la cherté du coût de la vie
La Direction de la prévision des études économiques (DPEE) a rendu publique une évaluation de la situation économique au Sénégal, entre avril et juin 2022. Il en ressort une inflation soutenue par rapport à la même période l’année dernière.
La vie est chère. La Sénégal n’échappe pas à la conjoncture économique internationale. Et des chiffres permettent de mieux l’apprécier. La Direction de la prévision des études économiques (DPEE) a publié sa note de conjoncture économique du deuxième trimestre de l’année 2022. Elle confirme le ressenti des populations qui font face à une inflation soutenue sur les prix des denrées. L’enquête de perception de la conjoncture par les ménages (EPCM) menée par les économistes fait ressortir qu’entre avril et juin, la plupart des ménages interrogés (94,6 %) ont noté une hausse des dépenses alimentaires.
Pour ce qui est des dépenses en électricité, 58,8 % des familles ont noté une hausse entre leurs deux dernières factures. Pour leur part, les dépenses de santé et de scolarité sont restées stables pour 56,0 % et 83,3 % des ménages, respectivement, contre une hausse ou stabilité des dépenses de transport.
Dans le détail, les statistiques de la DPEE retiennent qu’au deuxième trimestre 2022, les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 2,1 % par rapport aux trois premiers mois de l’année. ‘’Comparativement à la même période de 2021, le niveau général des prix a progressé de 7,8 %, tiré par les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+12,5 %). Pour sa part, l’inflation moyenne, sur les six premiers mois de 2022, est ressortie à 6,9 %’’, informe la DPEE.
En moyenne sur le premier semestre de l’année 2022, les produits locaux et importés se sont respectivement renchéris de 8,3 % et 3,2 %. Les prix des produits locaux ont connu des hausses de 2,3 %, en rythme trimestriel, et de 9,2 % en glissement annuel. Pour ce qui est des prix des produits importés, une augmentation de 1,3 % est observée au deuxième trimestre de 2022, en variation trimestrielle. Sur un an, ils ont progressé de 3,7 %, au deuxième trimestre 2022.
En un an, 21,3 % de hausse sur les prix du poisson frais, 15,9 % sur le bœuf, 15,1 % sur l’huile
Les ménages n’ont eu que leurs yeux pour pleurer entre avril et juin dernier. En rythme trimestriel, les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont augmenté de 2,9 %. Cette situation est expliquée par la hausse des prix du lait (+4,9 %), de la viande de bœuf (+4,7 %) et du sucre (+3,9 %). En comparaison à la même période de 2021, les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont progressé de 12,5 % au deuxième trimestre 2022, en liaison avec le renchérissement du poisson frais (+21,3 %), de la viande de bœuf (+15,9 %) et des huiles (+15,1 %). Sur les six premiers mois de 2022, ils ont augmenté de 11,2 %, tirés également par la viande de bœuf (+17,4 %), le poisson frais (+16,5 %) et les huiles (+15,5 %).
Au chapitre des céréales locales, informent les économistes, les prix moyens des kilogrammes de souna, de sorgho et de maïs ont respectivement augmenté de 11,3 %, 18,6 % et 17,9 % entre les deux premiers trimestres de 2022. En glissement annuel, des hausses respectives des prix moyens des kilogrammes de souna (+17,1 %), de sorgho (+31,1 %) et du maïs (+38,7 %) sont observées durant le deuxième trimestre 2022. La moyenne des prix sur le premier semestre de 2022 fait ressortir un renchérissement de la souna (+11,6 %), du sorgho (+21,9 %) et du maïs (+30,2 %).
S’agissant du riz brisé 100 %, le parfumé ordinaire et le local se sont respectivement renchéris de 2,5 % et 2,4 %, en rythme trimestriel. Quant à la variété non parfumée, son prix moyen est, par contre, resté stable (+0,0 %) sur la période. En glissement annuel, les brisures de riz parfumé ordinaire, non parfumée et local ont affiché des hausses de prix respectives de 9,5 %, 3,0 % et 0,6 %, en moyenne, sur le deuxième trimestre 2022. Sur les six premiers mois de 2022, des hausses respectives des prix du non parfumé (+3,0 %), du parfumé ordinaire (+6,2 %) et de la brisure locale (+1,4 %) sont notées.
Par ailleurs, à fin juin 2022, d’importants stocks ont été relevés pour le riz importé (68 943 t) contre seulement 453 t de riz local.
En moyenne, sur le deuxième trimestre 2022, le prix de l'oignon local a nettement diminué de 19,6 %, en variation trimestrielle, malgré une absence totale de la variété importée sur le marché. Sur une base annuelle, l'oignon local s’est contracté de 4,4 % au deuxième trimestre 2022. Sur le premier semestre de l’année 2022, les prix moyens des variétés d’oignon local et importé ont respectivement baissé de 9,8 % et 17,7 %. S’agissant des stocks, une quantité de 2 340 t est enregistrée pour l’oignon local, à fin juin 2022, contre une absence du produit importé.
8 393,6 milliards F CFA circulent au Sénégal
Malgré cela, beaucoup d’argent circule dans le pays. La masse monétaire a progressé de 616,4 milliards, entre fin mars et fin juin 2022, pour atteindre 8 393,6 milliards F CFA. ‘’Cette expansion de la liquidité globale est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont augmenté de 336,7 milliards pour se situer à 4 051,4 milliards. Pour sa part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a, également, augmenté de 185,5 milliards sur la période. S’agissant des autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils sont ressortis à 2 325,2 milliards, en hausse de 94,2 milliards entre fin mars et fin juin 2022’’, assurent les statisticiens. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 1 424,6 milliards (+20,4 %), à fin juin 2022, soit une accélération après avoir atteint 15,2 % à la fin du premier trimestre.
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LES CHIFFRES DE LA TÉLÉPHONIE AU SÉNÉGAL
20 294 696 de lignes mobiles en fin juin 2022
Les télécommunications se portent bien au Sénégal. Selon le rapport de la DPEE, la téléphonie mobile, segment leader, a totalisé un parc de 20 294 696 à fin juin 2022, en progression de 1,1 % par rapport au trimestre précédent et de 3,2 % sur un an. Le volume cumulé des communications émises est ressorti à 9,13 milliards de minutes au cours de ce trimestre, contre 8,57 milliards au trimestre précédent, soit une augmentation de 6,4 %.
Comparé à fin juin 2021, le volume cumulé des communications du segment mobile a augmenté de 16,2 % au deuxième trimestre 2022. Concernant le trafic de messages texte (SMS), 511,2 millions d’unités ont été émises au premier trimestre de 2022, en hausse de 3,2 % par rapport au trimestre précédent. Sur un an, une augmentation de 7,2 % du nombre de messages texte est notée au deuxième trimestre 2022. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’élève à 117,9 % à fin juin 2022.
S’agissant de l’Internet, son parc global s’est situé à 16 402 125 lignes à fin juin 2022, soit une augmentation de 0,3 %, en rythme trimestriel. Les utilisateurs de l’Internet mobile 2G/3G/4G représentent 97,3 % du parc internet au 30 juin 2022. Sur un an, une progression de 6,4 % du parc de l’Internet est enregistrée au deuxième trimestre de l’année 2022. Le taux de pénétration sur ce segment de marché est ressorti à 95,3 %, à fin juin 2022.
Pour ce qui est de la téléphonie fixe, son parc global de lignes a augmenté de 2,1 % entre les premier et deuxième trimestres 2022, s’établissant à 271 849 lignes. Comparé à fin juin 2021, le parc de lignes fixes s’est renforcé de 7,8 % au deuxième trimestre de 2022. Le taux de pénétration sur ce segment de marché est estimé à 1,6 % au 30 juin 2022.
Les activités extractives dans le dur Au deuxième trimestre 2022, les activités extractives ont enregistré un repli de 15,7 % tiré, essentiellement, par la baisse des productions d’or (-23,4 %), de phosphate (-12,0 %) et de sel (-8,9 %), en variation trimestrielle. Sur un an, l’activité de la branche a aussi chuté de 21,1 % au deuxième trimestre 2022. En cumul sur le premier semestre de l’année, une contraction de 3,8 % des activités extractives est notée, assure le DPEE. La production d’or a diminué de 23,4 % en rythme trimestriel, au deuxième trimestre 2022, après une baisse de 11,6 % un trimestre plus tôt. Cette contraction est expliquée par le repli de 24,1 % de la teneur des fosses exploitées sur la période. Par ailleurs, sur le marché mondial de l’or, la demande est passée de 1 240,2 t à 948,4 t entre le premier et deuxième trimestre 2022, soit un recul de 23,5 %. Cette dernière contraction est liée essentiellement à la baisse des achats des investisseurs (-63,0 %) selon World Gold Council (WGC). Dans ce contexte, une once d’or est échangée, sur le marché mondial, à 1 870,6 $ contre 1 877,2 $ au trimestre précédent. En glissement annuel, la production d’or s’est repliée de 26,7 % au deuxième trimestre 2022. En cumul sur la première moitié de l’année, elle s’est également contractée de 3,8 %. Concernant le phosphate, la production s’est contractée de 12,0 % au deuxième trimestre 2022, en variation trimestrielle, pour se situer à 539 680 t. Comparativement à la même période en 2021, elle est ressortie en hausse de 5,4 % au deuxième trimestre 2022. Sur le premier semestre 2022, la production de phosphate s’est renforcée de 7,3 %, en liaison avec l’accroissement de la demande extérieure (+15,1 %). S’agissant de la production d’attapulgite, elle est ressortie à 39 194 t au deuxième trimestre 2022, en hausse de 16,6 % en variation trimestrielle. Cette bonne tenue de la production est soutenue par le relèvement de la commande extérieure, notamment européenne. Toutefois, sur une base annuelle, la production d’attapulgite s’est repliée de 9,3 % comparée au même trimestre de 2021 et de 11,4 % en cumul sur le premier semestre 2022. Contraction des activités extractives, en rythme trimestriel Repli de la production de phosphate au deuxième trimestre 2022, en rythme trimestriel hausse de la production d’attapulgite au deuxième trimestre 2022, en variation trimestrielle Contraction de la production aurifère au deuxième trimestre 2022, en rythme trimestriel. |
Lamine Diouf