La 3e promotion laissée en rade
Les sortants de la 3e promotion du Brevet de technicien supérieur en conduite et gestion d'une exploitation agricole sont dans tous leurs états. Et pour cause ! L’État n’a pas tenu sa promesse. Les meilleurs étudiants sortis de cette promotion, comme Serigne Ababacar Niane, n’ont toujours pas reçu de financement devant leur permettre de mettre en œuvre leur projet.
Serigne Ababacar Niane est sorti major de sa promotion au Brevet de technicien supérieur en conduite et gestion d'une exploitation agricole au lycée technique François Xavier Ndione de Thiès et au niveau national avec une moyenne de 19,20/20. Mais depuis, la porte de ses plus grandes craintes a été ouverte. Même sort pour ses camarades de la 3e promotion certifiée cette année. En effet, l’État a n’a pas respecté sa promesse de financer les meilleurs dans chaque centre (Saint-Louis, Thiès, Bignona et Kédougou).
Le jeune homme qui a contacté ‘’EnQuête’’ confie : ‘’Nous avons subi une formation très importante qui a duré trois ans, parce qu’il y a beaucoup de matières à étudier. Nous avons le bagage nécessaire. Mais faute de moyens, nous avons de sérieux problèmes pour nous en sortir et mettre en pratique ce que nous avons appris. Il n'y a pas eu de suivi, alors qu’on nous avait demandé d'écrire un projet d'insertion sociale dans le domaine de l’agriculture ou dans le domaine de l'élevage ou encore en gestion d'entreprise. L’État avait promis de sélectionner les meilleurs d’entre nous pour donner un financement à rembourser selon le type d'amortissement choisi. Jusque-là, nous n’avons rien reçu.’’
Dans le cas de l’amortissement constant, si le porteur de projet reçoit un prêt de cinq millions F CFA pour cinq ans, on divise les cinq millions par cinq. Après avoir remboursé, il devra pouvoir être autonome.
Il faut noter que chaque année, à travers la Direction des Examens et concours, l'État répertorie 96 techniciens supérieurs expérimentés en gestion d'entreprise, production végétale, production animale et transformation. Le détenteur d’un brevet doit être apte à conduire une culture en champ, de même qu’une production animale, à transformer un produit et à administrer une exploitation agricole, à titre de propriétaire ou de gérant. L’État a actuellement une volonté de mettre en œuvre une politique pour atteindre l’autorisation suffisante alimentaire.
‘’Au Sénégal, on ne doit même pas parler d’autosuffisance alimentaire, mais de sécurité alimentaire. Parce qu'on a une terre suffisante pour ça, estimée à trois millions huit cents hectares, 30 milliards de mètres cubes d’eau et du soleil’’, a soutenu le jeune homme.
BABACAR SY SEYE