Aminata Sow DGPS
"Le moment n’est-il pas venu de lier les instruments de protection sociale à ceux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle). Hier, lors de l'ouverture de la réunion du Comité technique de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de protection sociale (SNPS) sur le lien entre protection sociale et sécurité alimentaire et nutritionnelle, la Déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (DGPSN) a confié que le Gouvernement du Sénégal, à travers l’Axe 2 du PSE : «Capital humain, protection sociale et développement durable», a affirmé sa volonté de faire de la protection sociale un instrument de réduction des inégalités sociales.
D'après Aminata Sow, ce repositionnement de la protection sociale au cœur de la politique économique et sociale a permis la création de la DGPSN dont l’un des premiers chantiers a été l’élaboration de la SNPS 2016-2035. Cette SNPS s’appuie sur les acquis enregistrés durant la période d’exécution de la SNPS/GRC (2005-2015), les déficits de protection sociale identifiés, les choix stratégiques de l’Etat et les leçons tirées de l’expérience internationale.
Grâce aux efforts conjugués du gouvernement, poursuit-elle, de la Société civile, des partenaires au développement et des partenaires sociaux, de réelles avancées ont été enregistrées dans le domaine de la protection sociale avec la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes, notamment le Programme national de Bourses de Sécurité familiale avec un important transfert monétaire pour 316 914 ménages qui a permis d’améliorer la consommation mensuelle par tête des ménages bénéficiaires de 1200 FCFA (Evaluation d’impact du PNBSF par la BM) ; le Programme de Couverture Maladie universelle qui a permis d’étendre la couverture du risque maladie à plus de 40%.
...Ce programme, comportant des gratuités pour les enfants de moins de cinq ans, pour les personnes âgées (plan sésame), pour la césarienne, permet de soulager les populations vulnérables. Enfin, il y a le programme de Carte d’Egalité des Chances destiné aux personnes handicapées, qui envisage d’offrir un revenu, une éducation, une formation, une couverture santé, un emploi etc. à ses bénéficiaires.
La mise en œuvre de ces programmes, selon elle, a contribué à la réduction de la pauvreté dont le taux est passé de 42,8 % en 2011 à 37,8 % en 2018/19, soit une baisse de cinq points de pourcentage (Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages -EHCVM). Mais, il leur faut doubler ces efforts pour garantir à la population un mieux-être et une protection sociale adéquate. "La survenue de la pandémie à Covid-19 et la crise ukrainienne ont fini par intensifier les besoins des populations, allant jusqu’à installer, par endroits, une insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ainsi, le moment n’est-il pas venu de lier les instruments de protection sociale à ceux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour mieux faire face à cette situation. C’est dans cette optique que s’inscrit cette réunion du comité dont l’objectif est d’instaurer plus de cohérence et de complémentarité entre les instruments pour accélérer la marche vers l’élimination de la pauvreté et des inégalités", a indiqué la DGPSN.