Mamadou Moustapha Ba fait le bilan du Pres
La mise en œuvre du Programme de Résilience économique et Sociale (Pres) a permis à l’économie du Sénégal ‘’de ne pas entrer en récession’’, avec une croissance économique à 1,3%, mais aussi, de gérer la crise au mieux, selon le ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.
Hier, le gouvernement, par le bais des ministres Mamadou Moustapha Ba et Abdou Karim Fofana, a apporté des éléments de réponse relatifs au rapport de la Cour des Comptes sur le contrôle de la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Force covid), gestions 2020 et 2021. A cette occasion, le ministre des Finances et du Budget est revenu sur l’importance du Le Programme de Résilience économique et sociale (Pres) et son apport.
‘’Le Sénégal, comme du reste la totalité des Etats du monde, n’avait été confronté à une crise aussi soudaine et aussi brutale, qui avait paralysée la planète et entraîné des perturbations profondes dans nos façons de travailler, de vivre en société, avec des contraintes fortes en matière de limitation des déplacements, des pertes de milliers d’emplois, des fermetures d’entreprises, des pertes d’activités et de revenus affectant des milliers de personnes, une hausse de la mortalité, la nécessité de prendre en charge des milliers de cas de malades dans des structures de santé saturées’’, a rappelé le ministre.
Ainsi, le Pres a été initié en avril 2020 par le président de la République, comme une réponse exceptionnelle de par l’ampleur des ressources mobilisées au plan interne et externe, des opérations menées à l’échelle du territoire, des décaissements effectués, des acquisitions faites.
C’est à la suite de l’habilitation de l’Assemblée Nationale, que Macky Sall a approuvé l’Ordonnance n°07-2020 du 17 juin 2020 (faisant office de loi de finances rectificative pour l’année 2020) prenant en compte le Pres, doté de 1 000 milliards francs CFA à travers le véhicule financier qu’est le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la COVID-19, (FORCE-COVID-19) réparti en : dépenses décaissables d’un montant de 628 milliards FCFA, soit 63% et en mesures fiscales et douanières avantageuses pour l’entreprise, pour un montant de 372 milliards FCFA, soit 37%.
‘’La mise en œuvre du PRES, a permis à notre économie de ne pas entrer en récession, avec une croissance économique à 1,3%, mais aussi, de gérer la crise au mieux’’, indique Mamadou Moustapha Ba, évoquant les résultats enregistrés, par axe. Dans l’axe 1, le soutien au secteur de la santé a permis, d’après Mamadou Moustapha Ba, de renforcer notre système de santé en équipement, d’acquérir des millions de doses de vaccins, de prendre en charge des milliers de malades, de supporter des charges liées aux mesures de confinement et de mettre en œuvre des projets de réhabilitation et d’équipement du service des maladies infectieuses et tropicales de l'Hôpital Fann, de construction et d’équipement du Centre International de Formation et de Recherche sur les Agents Infectieux et la Génomique, de réhabiliter l’hôpital Matlaboul Fawzeny de Touba, etc., pour plus de 105,173 milliards FCFA.
L’axe 2 concerne le renforcement de la résilience des populations et de la cohésion sociale, y compris l’appui à la diaspora sénégalaise, pour environ 97,726 milliards FCFA. Il permis de faire bénéficier à plus d’un million cent mille (1 100 000) ménages d’une assistance alimentaire, pour 64,192 milliards FCFA ; de mettre en œuvre d’importantes mesures sociales de paiement des factures d’eau et d’électricité en milieu urbain comme en milieu rural, pour 18,778 milliards FCFA ; de soutenir la diaspora, pour 11,756 milliards F CFA ; de soutenir l’élevage et les productions animales, pour 2 milliards F CFA, d’appuyer aux Pêcheurs artisanaux, femmes transformatrices, mareyeurs et aquaculteurs, pour un montant de 1 milliard F CFA, renseigne M. BA.
L’axe 3 a concerné la sauvegarde de la stabilité macroéconomique et financière pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois, pour un montant de 365,223 milliards F CFA. Il a permis de payer les obligations impayées dues aux entreprises, pour plus de 269,538 milliards F CFA et la poursuite de leurs activités et de sauvegarder des milliers d’emplois. Il s’agit principalement des BTP, des loyers, des intrants agricoles, des compensations tarifaires, des pertes commerciales.
‘’Il était important d’analyser avec du recul, la réponse apportée par notre pays’’
Ainsi, cela a aussi permis de faire bénéficier aux acteurs économiques (secteurs du transport aérien et terrestre, de la culture, des établissements d’enseignements privés à tous les niveaux, de la culture, de l’artisanat, de l’hôtellerie, des transports…) pour plus de 70,685 milliards F CFA ; de mettre à disposition des financements aux entreprises affectées pour 25 milliards F CFA à travers le FONGIP, le Crédit Hôtelier et le Fonds d'appui à l'économie sociale et solidaire.
L’axe 4 a consisté en la sécurisation des circuits d’approvisionnement et de distribution pour les denrées alimentaires, les médicaments et l’énergie. Il a permis, selon Mamadou Moustapha Ba, de sécuriser l’approvisionnement du pays en hydrocarbures et en denrées alimentaires, dans un contexte de tensions sur les prix et de désorganisation des chaines d’approvisionnement, pour un montant de 103,898 milliards F CFA. En ce qui concerne les mesures fiscales prises en appui aux entreprises et aux ménages, elles ont porté sur un montant de 372 milliards F CFA.
En définitive, ‘’il était important, à posteriori, d’analyser avec du recul, la réponse apportée par notre pays dans la gestion d’une telle crise, riche en enseignements à tout point de vue’’, fait remarquer Mamadou Moustapha Ba. ‘’C’est à ce titre que le Gouvernement a respecté ses engagements de gouvernance relatifs aux dépenses des ressources du fonds Force Covid-19’’, dit-il.
Ainsi, les rapports d’exécution budgétaire des 3èmes et 4èmes trimestres 2020 incluant des informations détaillées sur l’exécution des dépenses du fonds, notamment l’objet des dépenses, les montants engagés et effectivement payés, ont été publiés.
L’ARMP a conduit en 2021 un audit sur la régularité des procédures de passation des marchés avec les ressources du Fonds Force Covid-19. Et le comité de suivi des opérations du fonds Force Covid-19 a publié en septembre 2021 son rapport sur l’ensemble des dépenses et des marchés publics exécutés sur les ressources du fonds.
BABACAR SY SEYE