L’histoire bégaie-t-elle ?
Notre pays aux plus sombres moments de son histoire démocratique a rarement vu autant d’arrestations, autant d’emprisonnements, autant de privations de liberté, autant de violences, autant d’intolérance et autant de haine partagée.
La machine infernale et programmée du pouvoir s’installe petit à petit.
S’appuyant sur des maladresses, des certitudes aveugles, des fautes et des infantilismes politiques, le pouvoir armé jusqu’aux dents marche sur des opposants.
Son objectif est simple déblayer le terrain politique pour frayer la voie à la déclaration de candidature du Président Macky Sall.
La répétition étant pédagogique !
Le Président de la République malgré toute l’opération de communication orchestrée depuis quelques semaines trahira sa parole, son serment s’il déclare le 3 avril prochain ou bien un autre jour sa troisième candidature.
Le Conseil constitutionnel qui la validera se discréditera encore un peu plus devant le peuple sénégalais.
Les emprisonnements, les mandats de dépôts, la multiplication des délits d’opinion sont autant de faits et de signaux d’un pouvoir qui a peur du verdict des urnes.
La démocratie repose sur la libre expression des opinions, la garantie de l’expression du suffrage universel et l’autorité d’institutions impartiales.
Le rideau se referme petit à petit sur notre démocratie au moment où les pouvoirs publics sont indifférents à des drames que vivent les populations face à des manques de produits essentiels et à la cherté des prix de denrées essentielles.
Le sucre en poudre, le sucre le plus accessible aux familles défavorisées, a disparu des étales des commerçants. En ce début de Ramadan, c’est un véritable calvaire que vivent les populations des banlieues.
Les éleveurs poussés à un nomadisme précoce par un manque d’herbe sur toute l’étendue du territoire sont à la recherche d’aliments de bétail hors de prix et introuvables.
Les agriculteurs ne sont pas mieux lotis. Le sac d’urée n’est plus loin de 30 000 francs Fcfa alors qu’il était vendu à moins de 10 000 Fcfa avant le début de la guerre Russie-Ukraine.
Le moment n’est-il pas venu de « parler à votre oreiller », de penser à la sagesse des grands princes, au pacifisme militant de grands hommes que l’histoire célèbre, à la noblesse aristocratique d’un certain Abdoulaye Wade, à l’élégance républicaine d’un autre Abdou Diouf, à tout simple rendre au peuple un Sénégal meilleur que vous l’avez reçu, Monsieur le Président de la République ?
En ce mois béni du Ramadan, pensez Monsieur le Président de la République au goorgoorlu des villes, aux agriculteurs et aux éleveurs !
En ce mois du Pardon, prenez de la hauteur, invitez l’opposition à prendre aussi de la hauteur, car c’est votre rôle de Président de la République !
Prenez la sage décision de pardonner.
Demandez aussi pardon au peuple car c’est aussi votre condition lilliputienne d’humain.
Grâce à votre autorité et à votre pouvoir de médiation faites que les plaintes dans les différentes affaires politico -judiciaires soient retirées.
Les opposants doivent aussi prendre de la hauteur, accepter leurs fautes et leurs errements, faire leur autocritique et demander pardon au peuple sénégalais.
Ce scénario paraît être un scénario idéaliste tellement les positions sont figées et les adversités quasiment irréconciliables.
J’ai de l’espoir car le mois de Ramadan est un mois d’heureux miracles !